Deux mobilisations pour le prix d'une. Depuis ce jeudi 23 mai 2024, les salariés de l'audiovisuel public sont en grève pour protester contre le projet de fusion de l'audiovisuel public voulu par la ministre de la Culture Rachida Dati. En ce même jour, les syndicats de Radio France et de la rédaction de France Inter ont demandé à leur direction de ne pas licencier Guillaume Meurice, craignant que cela puisse créer "un précédent grave" pour "la liberté d'expression". La veille, l'humoriste avait annoncé avoir été convoqué en commission de discipline le 30 mai. "Licenciement is coming" a-t-il ironisé sur les réseaux sociaux.
Suspendu depuis trois semaines, il risque en effet de perdre définitivement sa place de chroniqueur dans l'émission "Le grand dimanche soir" sur France Inter. "La sanction envisagée est la rupture anticipée pour faute grave", est-il indiqué sur sa convocation. "France Inter et Radio France persistent à s'attaquer à l'humour", déplorent dans un communiqué l'intersyndicale du groupe public CFDT-CGT-FO-SNJ-UNSA-SUD et les sociétés des journalistes et des producteurs de France Inter.
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Les syndicats évoquent également "une émission emblématique" qui est selon eux "attaquée" et "se retrouve gravement affaiblie et déstabilisée, au risque de provoquer sa disparition" à propos du programme présenté Charline Vanhoenacker. L'animatrice n'a d'ailleurs eu de cesse de contester la mise à pied de son chroniqueur à l'antenne. Dimanche 12 mai, une grève pour protester contre cette décision avait empêché la diffusion de l'émission, sans que cela change l'avis de la direction.
"Décider d'aller au bout de la procédure abîmerait l'antenne en plus d'avoir des conséquences dommageables au sein des équipes", poursuit le communiqué des organisations syndicales. "La liberté de rire de tout est en sursis (...). Nous demandons le renoncement à une décision de licenciement (...) qui créerait un précédent grave dans la liberté de pratiquer la satire", conclut le texte.
Fin avril, Guillaume Meurice avait répété à l'antenne sa blague polémique sur Benyamin Netanyahou, qu'il avait prononcé au micro de France Inter pour la première fois fin octobre 2023. Il avait comparé le Premier ministre israélien, dans le contexte de la guerre à la Gaza, de "sorte de nazi mais sans prépuce". L'Organisation juive européenne (OJE) avait alors porté plainte pour "provocation à la violence et à la haine antisémite et injures publiques à caractère antisémite". Une plainte depuis classée sans suite par le parquet de Nanterre.