Alain Duhamel n'a pas du tout aimé le livre de Valérie Trierweiler. C'est le moins que l'on puisse dire. L'éditorialiste l'affirme publiquement aujourd'hui dans une tribune publiée dans le quotidien Libération. Intitulée "La vilenie de Valérie Trierweiler", cette dernière attaque avec virulence la démarche de l'ancienne première dame et les conséquences politiques de la sortie en librairie de "Merci pour ce moment".
Suivant un raisonnement concessif au début de son texte, Alain Duhamel tient d'abord à rappeler la violence subie en premier lieu par l'ex-compagne de François Hollande. "Que Valérie Trierweiler ait terriblement souffert de la répudiation dont elle a été la victime, qu'elle ait traversé, qu'elle traverse toujours un moment d'indignation, d'incompréhension, de désespoir, femme trompée, humiliée et délaissée, alors qu'elle avait tout abandonné pour le violent amour que lui inspirait François Hollande, qui ne le comprendrait, qui ne compatirait pas ?" commence ainsi le journaliste politique.
Mais c'est pour mieux s'en prendre, ensuite, au best-seller de Valérie Trierweiler. "Cela ne lui donnait cependant en rien le droit d'étaler longuement, minutieusement, cruellement une histoire d'une intimité crue et d'une indécence délibérée". Et l'éditorialiste politique de dénoncer "une expédition punitive à grand spectacle, un réglement de comptes volontairement impudique presque sans précédent". Pour Alain Duhamel, Valérie Trierweiler "détaille", "exhibe", "effeuille" sans précaution son histoire intime avec le chef de l'Etat "comme si sa douleur lui donnait le droit de rendre le plus public ce qui doit demeurer le plus privé. Cela s'appelle une muflerie" tacle-t-il sans détour.
Alain Duhamel se penche ensuite sur l'impact politique prévisible qu'aura "Merci pour ce moment". Selon lui, ce livre contribuera à effriter "sensiblement" le soutien à François Hollande au sein de son propre camp mais aussi à amputer l'autorité présidentielle en général. L'ouvrage va ainsi accentuer les divisions au sein de la majorité, favorisant d'autant l'opposition et Marine Le Pen. "Le livre de Valérie Trierweiler n'aura évidemment pas déclenché le phénomène mais il l'aura facilité et accéléré" précise Alain Duhamel. Selon ce dernier, Valérie Trierweiler est d'ailleurs d'autant plus coupable qu'elle est "une journaliste politique honorable et expérimentée" qui ne pouvait pas ignorer la "dévastation politique" que son livre allait immanquablement provoquer.
Quant à la fameuse histoire des "sans-dents", qui a particulièrement retenu l'attention, Alain Duhamel semble ne pas trop y croire. A propos de l'ex-première dame, il écrit ainsi : "Elle trouve les mots - ou elle les invente, on ne le saura jamais - pour en faire (François Hollande, ndlr), contre toute vraisemblance, un grand bourgeois arrogant méprisant les gens modestes et morguant les pauvres, flèche meutrière soigneusement ajustée aux effets terribles" commente ainsi l'auteur de la tribune. Avant de tacler une nouvelle fois sa consoeur : "Valérie Trierweiler accomplit, ainsi, sa vengeance d'une façon aussi mensongère qu'irrésistible. Cette fois, cela s'appelle une vilenie".