À sa manière, il est entré dans l'histoire de la télévision. Bruno Hourcade, plus grand champion des "12 coups de midi", était l'invité du "Portrait de la semaine" d'Audrey Crespo-Mara dans "Sept à huit" ce dimanche 14 avril 2023. L'occasion pour l'ancien Maître de midi de revenir sur son expérience, qu'il raconte également dans un livre, "Moi millionnaire ?" à paraître ce jeudi 18 avril. "Je n'étais, a priori, pas destiné aux paillettes des plateaux de télévision. Mais les livres, qui ont toujours été mes compagnons, ont guidé ma soif d'apprendre et de me cultiver. Une curiosité qui m'a propulsé, le 20 janvier 2021, sur le plateau des '12 coups de midi'", explique-t-il dans l'ouvrage. Un passage qui résume bien son parcours, alors qu'il s'est inscrit pour participer au jeu dans un concours de circonstances.
"En fait, lorsqu'il y a eu le confinement, je suis retourné chez ma mère qui habite dans la banlieue de Toulouse. Il se trouve que ma mère et ma grand-mère regardent 'Les 12 coups de midi'. Depuis, je pense, le premier jour, je me suis dit que 'c'est quand même rigolo de voir leur fils, leur petit-fils dans leur émission préférée'", raconte-t-il. Le 25 septembre, il atteint la cagnotte d'un million d'euros, une première dans l'émission, grâce à une question sur l'actrice qui a inspiré Cléopâtre dans la bande-dessinée "Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre".
"Avant même les propositions, je me doute que c'est Elizabeth Taylor par rapport au film, etc.", détaille-t-il. "En fait, ça faisait plusieurs émissions que j'échouais à répondre aux questions finales et du coup, je n'arrivais pas à remporter le gain de l'émission du jour. Finalement, c'était presque du soulagement de me dire 'Ah ça y est, c'est fait'. Je n'avais pas l'aspect 'c'est historique, c'est une somme d'argent incroyable'. J'étais soulagé, j'étais heureux, mais je n'étais pas dans l'euphorie que méritait ce moment", confie celui qui n'a effectivement esquissé qu'un large sourire sur le plateau en guise de célébration. "Je n'ai pas grandi dans un côté exubérant. Je suis fils unique, donc j'ai toujours été un peu solitaire.J'ai une nature, on va dire, très discrète".
Pour réviser, le candidat fait des fiches, et potasse sans cesse ses sujets. "C'est une discipline militaire", explique celui qui est justement fils et beau-fils de militaire. "Et en fait, j'ai un esprit très méthodique, c'est-à-dire que j'adore les listes", poursuit-il. "Et comme j'ai une mémoire très visuelle, lorsqu'on me parlait d'un sujet, en plus je visualisais la fiche. J'ai une excellente mémoire, parce que je travaille depuis toujours parce que je lis énormément, je fais beaucoup de jeux tout le temps, des quiz, etc. Parce que finalement, le cerveau, c'est un muscle comme un autre".
Le 5 octobre 2021, Bruno, qui est encore à ce jour le plus grand gagnant de l'histoire des jeux télévisés en France, avait quitté le programme de la mi-journée de TF1 après 252 participations et une cagnotte s'élevant à 1.026.107 euros, entre argent et cadeaux. Une somme d'argent qui a changé la vie de cet ancien chargé d'études pour la régie publicitaire d'Eurosport. Issu d'un milieu populaire, il calcule alors à chaque nouveau gain le nombre de mois de salaire que cela représente. "Sur le moment, on est ravi parce qu'on calcule juste l'argent. Mais il y a quand même un côté de se dire 'mes parents n'ont jamais gagné ça de leur vie, mes grands-parents n'ont jamais gagné ça', alors qu'ils faisaient des métiers bien plus durs. N'est-ce pas indécent de gagner un million d'euros en parlant d'Elizabeth Taylor ?" s'interroge-t-il.
Finalement, celui qui a gagné plus de "40 et quelques années de salaire, décide de gérer son argent de manière responsable. "Comme dit mon banquier, je suis très, 'investissement bon père de famille'. C'est-à-dire que moi, ma crainte numéro un, c'était de perdre de l'argent. Et donc, au début, j'ai fait des investissements très tranquilles, on va dire, sur des petites assurances vie, sur un PEA. Et là, maintenant, je me mets à faire des investissements locatifs. À Pau, d'où toute ma famille est originaire, j'achète des appartements que parfois je rénove un petit peu, je mets en location". Il en profite pour faire des voyages, pour le reste "rien de finalement très exubérant, rien de très fou", assure-t-il.
Et de conclure, philosophe : "En fait, la vie, ça ne tient à absolument rien et qu'il faut juste être au bon endroit au bon moment et surtout saisir les opportunités. Parce que je ne voulais pas faire cette émission, ça ne m'avait même pas effleuré l'esprit. Et il a fallu qu'il y ait un Covid, un confinement, que ma mère regarde l'émission, je postule et bim, la place était libre. Donc, finalement, de se dire, il faut oser, parce qu'en fait, on n'a rien à perdre et tout à gagner. Au pire, ça marche et votre vie change."