Une séquence qui n'en finit pas de faire couler de l'encre. Mercredi soir, le parquet de Nanterre a confirmé à l'Agence France Presse (AFP) l'ouverture d'une enquête préliminaire après un signalement de la préfecture de police de Paris consécutif à la présence de personnes présentées à tort comme des policiers membres de la Brav-M dans "Touche pas à mon poste" sur C8.
Vendredi dernier, sur le plateau de l'émission de Cyril Hanouna, quatre personnes, présentées comme des agents de la Brigade de répression des actions violentes - motocycliste (BRAV-M), avaient témoigné des récentes manifestations contre la réforme des retraites, expliquant notamment avoir fait face à "des Black bloc déterminés à (les) tuer". Un autre avait avoué que l'unité avait pour but d'"aller chercher les éléments les plus radicaux et les plus violents".
Quelques heures plus tard, le Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) avait mis en doute l'appartenance de ces trois hommes et de cette femme à l'unité motocycliste. "Monsieur Hanouna, d'après nos informations, ce ne sont pas/ plus des policiers, et vous n'avez pas procédé aux vérifications nécessaires pour éviter de faire parler ces guignols usurpateurs", avait indiqué le groupe sur Twitter avant de poursuivre : "Vous méritez des poursuites".
Une heure plus tard, c'est la préfecture de police qui avait jeté le doute sur l'appartenance des 4 individus à la BRAV-M. "Les premiers éléments en notre possession laissent à penser que ces personnes n'appartiennent pas à la BRAV-M. En tout état de cause, le préfet de police ouvre une enquête administrative et saisit la procureure de la République de Paris".
À la suite du signalement de la préfecture de police au parquet de Paris, l'affaire a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), révèlent nos confrères de l'AFP qui affirment que "selon des sources concordantes, aucun n'est membre de la BRAV-M. Un prénommé Cédric, qui s'est présenté comme leur porte-parole, a été révoqué de la police nationale en décembre 2022".
Invité de "Touche pas à mon poste !" lundi soir, Laurent Nunez, le préfet de police de Paris avait dénoncé le "non respect du devoir de réserve" des "policiers" avant d'ajouter : "Quand un fonctionnaire qui a été révoqué parle au nom de la BRAV-M, pour moi c'est un problème".
Mardi, dans un communiqué, H2O, la société de production derrière "TPMP" avait assuré "que ces personnes étaient bien présentes en qualité de policiers". "Nous avons bien reçu 4 policiers sur le plateau, et nous détenons une copie de leur carte de police. Comme il a été indiqué à l'antenne, par Cédric, l'un des policiers, tous ne font pas partie de la BRAV-M. Certains sont membres d'autres unités spéciales et ils ont tous une expérience de 10 à 17 ans", avait rapporté Lionel Stan, directeur général de H2O Productions. 'On tient à faire une petite précision, il y a parmi nous des membres de la BRAV-M et des membres des unités spécialisées qui interviennent sur le maintien de l'ordre et on a fait ça toute notre carrière...'", avait déclaré l'un des "policiers" sur le plateau.