Première polémique pour Léa Salamé. Ce week-end, la journaliste de 42 ans recevait sur le plateau de "Quelle époque !", le nouveau talk show des samedis soir de France 2, Marie Cau, la première maire transgenre de France. Venue promouvoir la sortie de son livre "Madame, le maire" aux éditions Fayard, l'élue de la république avait accepté de débattre sur le genre avec Dora Moutot, une blogueuse féministe, autrice d'une tribune polémique jugée anti-trans publiée en aout dernier à la suite d'une affiche du Planning familial montrant un homme trans enceint. Mais très vite, les propos très durs de Dora Moutot ont indigné une partie des invités présents autour de la table et provoqué la colère de nombreux internautes.
Dora Moutot a ainsi refusé de considérer Marie Cau comme une femme. "Pour moi, Marie Cau c'est un homme", a-t-elle lâché. Et d'ajouter : "C'est un homme transféminin. C'est une personne qui est biologiquement un mâle, on ne peut pas dire le contraire. Sauf que cette personne a des goûts qui correspondent au genre femme". En plateau, la situation s'est rapidement tendue. "Vous êtes transphobe, et ça fait des années que vous insultez les femmes trans", a lancé Marie Cau tout en gardant son calme. Dans la foulée, Dora Moutot lui a répondu qu'elle était misogyne avant de dévoiler une liste de faits divers supposément provoqués par des personnes trans à travers le monde.
Face à la nature des échanges, l'humoriste Jérémy Ferrari a fait part de son écoeurement concernant le niveau du débat et les propos de Dora Moutot. "Ce qui aurait été intéressant, c'est d'avoir quelqu'un sur ce plateau avec des idées contraires, mais qui ne serait pas arrivé comme vous, complètement excitée, à chercher dans le monde tout ce que les trans auraient pu causer comme problème... ", a indiqué l'humoriste avant de conclure sous les applaudissements du public présent dans la salle : "Vous n'avez pas d'argument, il n'y a que de la haine, de l'agressivité quand vous parlez".
Au lendemain de cette séquence vivement relayée sur Twitter, Isabelle Rome, ministre déléguée auprès de la Première ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances a pris la parole sur le réseau social. "Ces propos sont d'une grande violence. Chaque personne doit être respectée par-delà son identité de genre ou son orientation sexuelle. Ce n'est pas aux autres d'en définir les contours" a-t-elle twitté.
Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui ont reproché à France Télévisions d'organiser un tel débat. "France Télévisions est inconscient de laisser tenir des propos pareils sur ses antennes. Un tiers des jeunes transgenres ont fait une tentative de suicide pour information", "Donc on continue, à nouveau, de donner une plateforme au discours de haine. La transphobie n'est pas une opinion mais un délit", "Allo France 2 ? Pourquoi inviter sur vos plateaux des militants anti trans ?" a-t-on pu lire.