C'est une question qui risque de lui être posée encore plus d'une fois avant la fin de la campagne pour le 1er tour de l'élection présidentielle. Jeudi après-midi, au cours d'une conférence de presse fleuve - 4h - pour présenter le programme de son potentiel second mandat, Emmanuel Macron a été interrogé par le journaliste de RTL, Olivier Bost, sur son refus de débattre avec les 11 autres prétendants à l'Elysée avant le premier tour de l'élection présidentielle. Un refus déjà évoqué de manière fugace en marge d'une rencontre avec des Français à Poissy, sur lequel le président-candidat a pu cette fois-ci s'attarder davantage.
"Ni notre Constitution, ni nos usages, ne disent que le débat entre tous les candidats avant le 1er tour serait la règle ou la bonne manière de confronter les idées démocratiques", a débuté le chef de l'Etat avant de rendre hommage aux journalistes. "La reconnaissance que j'ai pour votre profession fait que débattre avec des journalistes ne me semble pas plus infamant ou moins éclairant que de débattre avec des candidats".
Emmanuel Macron a rappelé qu'aucun de ses prédécesseurs n'a accepté de débat avant le 1er tour et qu'il a été le premier à se rendre dans une émission - "La France face à la guerre" - dans laquelle sept autres candidats étaient présents pour aborder leur projet. "Soyons sérieux", a lancé un président un brin agacé face aux plus de 300 journalistes accrédités pour cette conférence de presse.
Et Emmanuel Macron de faire mine de s'interroger : "Pourquoi faudrait-il que les choses changent pour moi ?". Celui qui préfère se concentrer sur le débat de l'entre-deux tours a souligné en conclusion : "J'ai été le premier à accepter un débat d'entre-deux tours avec Mme Le Pen, en tout cas avec la candidate d'extrême-droite".
Une allusion au refus de Jacques Chirac en 2002 de débattre avec Jean-Marie Le Pen, son adversaire du deuxième tour. Et une réflexion à rebours de l'argumentaire avancé cette semaine par la ministre Marlène Schiappa qui a affirmé sur Europe 1 que l'absence de débat entre le président et les autres candidats est une "volonté des chaînes". puremedias.com vous propose de revoir la réponse d'Emmanuel Macron.