Un scandale sexuel éclabousse, depuis plusieurs semaines, l'émission "The Voice" aux Pays-Bas. La police néerlandaise a fait savoir, dans un communiqué publié ce lundi soir, qu'à l'heure actuelle, "cinq plaintes contre des personnes impliquées dans (le télécrochet) ont été déposées, faisant état d'éventuelles infractions pénales".
Au total, "une vingtaine de signalements ont été faits de comportements inappropriés et de possibles comportements sexuels intimidants", ajoutent les autorités. Ces accusations avaient provoqué l'interruption de "The Voice of Holland" le mois dernier.
Dans une émission baptisée "Boos" et diffusée sur Youtube le 20 janvier dernier, une ancienne participante au concours avait anonymement accusé le rappeur Ali B, juré du programme, de viol. Selon la candidate, les faits auraient eu lieu il y a huit ans, alors que son coach lui faisait visiter un studio d'enregistrement. Ali B aurait commencé à l'embrasser sans lui demander son consentement. "J'ai senti qu'il était si puissant que je me suis dit : 'Ce qu'il veut va m'arriver maintenant'", a-t-elle déclaré. Le diffuseur de l'émission, RTL, avait dans la foulée pris la décision d'évincer le rappeur, qui nie les accusations.
19 femmes avaient également dénoncé, dans cette même émission Youtube, le comportement sexuel intimidant du chef du groupe de l'émission, Jeroen Rietbergen, qui était le conjoint de Linda de Mol, présentatrice de 'The Voice" aux Pays-Bas et soeur du pape néerlandais de la téléréalité John de Mol. À la suite de ces révélations, cette dernière avait annoncé qu'elle quittait son compagnon ainsi que son départ de l'émission en raison de ce "terrible cauchemar".
Selon l'AFP, John de Mol a admis, de son côté, avoir été mis au courant en 2019 de messages inappropriés envoyés par Jeroen Rietbergen à une candidate de "The Voice". Le créateur de "Big Brother" a confié se sentir "personnellement responsable", assurant qu'il n'avait pas "caché la poussière sous le tapis". Toutefois, John de Mol n'aurait pris aucune mesure, considérant qu'il ne s'agissait alors que de rumeurs infondées.
Interrogé sur les révélations, John de Mol avait s'était dit "sous le choc" et avait déclaré que "les femmes ont apparemment une sorte de honte", les appelant dans le même temps à témoigner. Cette sortie avait été vivement critiquée aux Pays-Bas, John de Mol ayant alors été accusé de "blâmer les victimes". Il s'était excusé.
Après ces accusations, Jeoren Rietbergen a démissionné du programme, admettant dans un communiqué "des contacts de nature sexuelle avec des femmes impliquées dans le programme et des messages WhatsApp à caractère sexuel". Il a d'abord pensé qu'il n'avait pas abusé de sa position de pouvoir, avant de concéder que "la perception des femmes concernées" était plus pertinente que la sienne.