Emotion en direct. Hier soir dans "Touche pas à mon poste", en toute fin d'émission, Cyril Hanouna recevait Lyes Alouane, militant de Stop Homophobie originaire de Gennevilliers et victime d'homophobie au quotidien. Ce dernier avait été au coeur jeudi dernier d'un reportage d'"Envoyé Spécial" consacré à l'homosexualité en banlieue. Un passage marquant du sujet avait vu notamment le jeune homme se faire violemment frapper sous l'oeil de la caméra de France 2.
Sur C8 hier soir, Cyril Hanouna et son équipe se sont interrogés pour savoir si la chaîne avait eu raison de diffuser cette séquence, qui a choqué un certain nombre de téléspectateurs. Malgré des avis divergents en plateau, les chroniqueurs ont généralement estimé que cela permettait de montrer la réalité du terrain ; un avis qu'avait exprimé le témoin d'"Envoyé Spécial" quelques minutes auparavant.
Parmi les chroniqueurs, Matthieu Delormeau, très ému, a eu du mal à trouver ses mots. Victime d'injures homophobes au quotidien, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans la rue, le chroniqueur s'est reconnu dans le témoignage de Lyes Alouane. "Ces images sont très violentes pour lui. Ce n'est pas qu'à Gennevillers du tout, moi ça m'est arrivé il y a trois jours à Châtelet (gare parisienne, ndlr). Ils m'ont suivi à deux en me traitant de PD", a raconté Matthieu Delormeau.
Si ses agresseurs ont fini par partir, l'ex-animateur de NRJ 12 n'en a pas été moins éprouvé par ce nouvel épisode et a fait une étonnante confession en direct, tout en essuyant ses larmes. "Ce que je vais dire, c'est totalement interdit mais je vais le dire quand même, vous l'enlèverez si vous le voulez des rediffusions. Depuis un certain temps, je vis avec une arme sur moi, tout le temps. Je ne pensais pas que ça arriverait un jour, je ne pensais qu'un jour, du matin au soir, j'aurais une arme à la ceinture comme un flic ou comme un délinquant".
Et de préciser peu après : "Je préviens la police, je n'ai pas un Beretta sur moi et je ne suis pas 'Starsky et Hutch'". Cyril Hanouna a voulu modérer les propos de son chroniqueur : "Je comprends votre souffrance, mais ce n'est pas la bonne solution de se promener avec une arme". Matthieu Delormeau a également affirmé qu'il avait songé à arrêter momentanément la télévision pour prendre un peu de recul.
Un témoignage qui a touché ses collègues de "Touche pas à mon poste", à commencer par Valérie Bénaïm, en larmes elle aussi. "Quand on a un ami qui est dans la souffrance, ça fait beaucoup de peine parce que c'est un garçon absolument charmant. (...) Je voudrais rappeler juste une chose : l'homophobie, le racisme, l'antisémitisme, ce ne sont pas des opinions, ce sont des délits qui sont punissables et on va en prison pour ça". puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.