Avant-première. Un entretien tendu. Ce soir, à 23h, dans "Complément d'enquête" sur France 2, Tristan Waleckx a reçu dans les fauteuils rouges le journaliste sportif, Jacques Vendroux. En collaboration avec la cellule d'investigation de Radio France, le numéro du magazine d'enquête se penche sur la douteuse attribution en 2010 de la Coupe du monde 2022 au Qatar. L'émission s'interroge notamment sur le rôle de Michel Platini, à l'époque président de l'UEFA (Union des associations européennes de football), dans le choix du pays de la péninsule arabique pour accueillir la compétition internationale de football.
"Complément d'enquête" raconte dans son documentaire que Michel Platini, dans le viseur de l'office anticorruption de la police judiciaire, dans le cadre de l'affaire de corruption portant sur les conditions d'attribution du Mondial au Qatar, a cherché du soutien auprès d'Emmanuel Macron. C'est son proche ami, Jacques Vendroux, qui aurait joué les entremetteurs entre l'actuel président de la République et l'ex-joueur de l'équipe de France. L'ancien numéro 10 des Bleus aurait remis une note sur sa situation judiciaire au locataire de l'Elysée, espérant de l'aide.
Sur les fauteuils rouges, Jacques Vendroux est ainsi interrogé par Tristan Waleckx sur cette rencontre à l'Elysée. "Qu'est-ce que Michel Platini attendait d'Emmanuel Macron ?", demande le journaliste. "Il n'attendait rien du tout ! J'étais là ! J'étais là quand il a vu Emmanuel Macron. Emmanuel Macron lui a dit : 'Racontez-moi votre histoire'. Et il a raconté son histoire, c'est tout simple !", réplique l'ex-voix de Radio France. Et de souligner : "Emmanuel Macron ne lui a jamais dit : 'Je vais t'aider !'. Et Michel Platini n'a jamais demandé de l'aide à Emmanuel Macron. Ce n'est pas vrai ! Tout ça, ce n'est pas vrai !".
Il assure que Michel Platini voulait simplement discuter avec le président et que ce dernier souhaitait connaître l'ancien joueur de football par rapport à sa carrière. "Il lui remet quand même une note judiciaire sur sa situation", indique Tristan Waleckx. "Non ! Non ! Non ! Ce n'est pas vrai ! J'étais là ! Il lui a donné un dossier concernant son affaire", rétorque le présentateur d'Europe 1. "Sa situation judiciaire", glisse le journaliste. "C'est un dossier dans tous les cas... Peut-être sur sa situation judiciaire... Peu importe ! Dans tous les cas, il ne lui a jamais dit : 'Président, il faut m'aider !' Jamais ! Jamais ! Jamais !", enchaîne l'interlocuteur.
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Tristan Waleckx dévoile alors des écoutes, révélées par "Mediapart", dans lesquelles Michel Platini dit : "Le président, il a dit qu'il m'aiderait", "Ca serait bien qu'il le montre", "Je lui mettrai le couteau sous la gorge, je lui dirai : 'Ou ça se passe comme ça, ou on me blanchit complètement, ou je me casse, au revoir, c'est fini. Ecoutez-moi bien, vous m'avez tué'".
"Il a dit au président qu'il aimerait bien qu'on trouve une solution à cette histoire mais il n'a jamais demandé au président de la République de l'aider", réagit Jacques Vendroux. Et de s'agacer : "Je veux bien qu'on raconte ce qu'on veut. Je veux bien qu'on fasse les questions et les réponses... Sauf que j'y étais ! Quel est mon intérêt de protéger l'un ou l'autre ? Il va le voir pour lui dire que sa situation est injuste. Il va voir le patron !".
Pour l'ancien patron des Sports de la Maison ronde, le "problème dans cette histoire" est qu'on "a raconté beaucoup trop de conneries" et "beaucoup trop de bêtises" : "Si moi, je suis monté au créneau, régulièrement, c'est parce que je savais que c'était faux. La preuve, c'est qu'il est gracié par tout le monde". "Il y a une information judiciaire qui est en cours. Il n'y a pas de mise en examen mais il n'est pas blanchi par la justice française. Pour le moment, l'instruction n'est pas close. Elle vient d'être reprise par un autre juge d'instruction", tient à préciser Tristan Waleckx. puremedias.com vous propose de visionner en avant-première cet échange électrique.