On prend les mêmes et on recommence. Ce vendredi 9 mars, l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a annoncé avoir été saisie au regard de l'émission "Touche pas à mon poste" diffusée la veille.
Dans une séquence qui fait grand bruit, Gérard Fauré, un ancien dealer, a expliqué face à Cyril Hanouna plusieurs de ses théories. Notamment une sur la vente de cocaïne organisée par le Vatican ou le fait que des célébrités - notamment Pierre Palmade - consomment du "sang d'enfants sacrifiés" dans une drogue Adrénochrome. Une molécule qui, si elle existe bien, n'est pas faite grâce au dit sang.
L'extrait circule bien évidemment sur les réseaux sociaux. Il a par exemple été relayé par le journaliste spécialisé dans la vérification Julien Pain (France Télévisions). C'est à son message que le gendarme de l'audiovisuel a répondu : "Bonjour, l'Arcom a été saisie. Nous allons donc examiner la séquence et apprécier la suite à lui réserver".
Les équipes du régulateur vont donc devoir analyser la séquence sous toutes ses coutures pour déterminer si C8 est dans les clous. Plusieurs éléments pourraient être difficiles à analyser, par exemple, la présence d'un contradicteur. Si Cyril Hanouna a montré sa désapprobation, il a également relayé le message suivant : "Il y a énormément de gens sur les réseaux qui disent que Gérard soulève un truc qui est réel. Beaucoup de personnes disent que ça existe". Sans oublier que, pendant l'émission, un bandeau précisant que les propos de l'invité n'"(engagent) que lui". Puis, un tweet de la chaîne "condamne" les propos de Gérard Fauré.
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Il y a tout juste un mois, le régulateur a annoncé infliger à C8 une amende de 3,5 millions d'euros pour une autre séquence polémique, une dispute entre l'animateur et le député LFI Louis Boyard (également ex-chroniqueur). Cyril Hanouna avait qualifié son invité de "merde", d'"abruti" ou encore de "bouffon". Aux yeux de l'Arcom, "ces propos ont porté atteinte aux droits de l'invité, au respect de son honneur et de sa réputation". L'autorité a également considéré que "cette séquence traduisait une méconnaissance par l'éditeur de son obligation de maîtrise de son antenne". Canal+ avait expliqué vouloir contester cette décision.
La séquence Gérard Fauré va donc être étudiée par le gendarme de l'audiovisuel. Mais, selon "L'informé ", celui-ci avait déjà une pile conséquente de dérapages à traiter. Le site d'enquête qui a affublé "TPMP" du titre d'"émission la plus délinquante du PAF" a révélé que l'Arcom planchait déjà sur trois émissions. La première date du 5 octobre, où Cyril Hanouna s'est attaqué à la Maire de Paris, Anne Hidalgo. La seconde, la promotion faites par l'animateur à deux films "Ténor" et "Segpa", des longs-métrages produits par sa société, ce qui pourrait s'apparenter à de la publicité cachée. Enfin, "une troisième procédure après la mise en avant de certaines marques à l'antenne en novembre dernier" explique le média.
Si le régulateur estime qu'une ou toutes ces séquences sont problématiques, il dispose d'un panel de sanctions dont la gravité dépend de l'importance du manquement et de sa nature répétitive. De la plus simple, un avertissement, à un retrait de fréquence de la TNT. En passant par une amende comme cela a déjà été le cas plusieurs fois. En cas de récidive, le montant de celle-ci peut grimper jusqu'à 5% du chiffre d'affaires de la chaîne.
Mais, pour l'instant, enquête ne vaut pas sanction. "Si on suivait l'ensemble des alertes qui nous sont envoyées quotidiennement, il n'y aurait plus de radios ni de TV", expliquait le président de l'Arcom, Roch-Olivier Maistre face aux étudiants de Sciences Po le 23 février.