Le CSA ne relève pas de manquement. Le 10 janvier dernier, dans "Par Jupiter !" sur France Inter, l'humoriste Frédéric Fromet avait interprété une chanson composée par ses soins sur l'air de "Jésus revient" célèbre morceau issu de la bande originale du film "La vie est un long fleuve tranquille". L'idée de l'humoriste ? Tourner en dérision la décision d'un juge brésilien qui a interdit la diffusion sur Netflix de la comédie "La première tentation du Christ" au prétexte que celui-ci semble entretenir une relation homosexuelle. Dans son morceau pour France Inter, Frédéric Fromet avait utilisé un langage pour le moins direct : "Jésus est pédé, membre de la LGBT. Du haut de la croix, pourquoi l'avoir cloué, pourquoi ne l'avoir pas enculé ?". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
A la suite de la diffusion de ce sketch, de nombreux auditeurs s'étaient indignés sur les réseaux sociaux. La députée européenne Nadine Morano et des représentants du Rassemblement national avaient vivement critiqué la chanson parodique. Dans "Touche pas à mon poste" sur C8, Cyril Hanouna avait également confié son agacement : "Moi, je fais ce sketch, ils viennent tout de suite ici et ils ferment. C'est rideau ! C'est parce que c'est sur France Inter. France Inter ne peut pas tout se permettre non plus. Je vous dis la vérité : là-dessus, j'ai été extrêmement choqué".
Près de neuf mois après la polémique et après avoir été saisi, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a rendu sa décision concernant la séquence. "Après examen, s'il a noté que de très nombreuses personnes avaient été heurtées par les propos tenus à l'antenne par l'humoriste, le Conseil a estimé que ceux-ci n'excédaient pas les limites de la liberté d'expression, dont il est le garant et qui vaut aussi pour les idées polémiques qui heurtent, choquent ou inquiètent", a déclaré le CSA.
De plus, le gendarme de l'audiovisuel a pris en compte dans sa décision le fait que la directrice générale de France Inter, Laurence Bloch, ainsi que l'humoriste Frédéric Fromet, avaient "publiquement exprimé leurs regrets sur le site de la station". "Dans ces conditions, le CSA n'a pas relevé de manquement de la station aux dispositions du cahier des charges de Radio France, et a répondu en ce sens aux plaignants", a conclu le Conseil supérieur de l'audiovisuel.