Catherine Deneuve prend la plume pour défendre Gérard Depardieu. Dans un court texte transmis à Libération, l'actrice répond à Philippe Torreton qui avait, mardi, dans le même quotidien, violemment attaqué l'interprète d'Obélix dénonçant son exil fiscal et comprenant les réactions de la classe politique, à l'instar de Jean-Marc Ayrault qui avait qualifié le départ de l'acteur de "minable". Le ton virulent de la tribune de Torreton a beaucoup fait parler, et plusieurs personnalités du septième art, notamment Brigitte Bardot, ont pris la parole pour défendre Depardieu.
Ce matin, c'est l'une des actrices les plus proches de Depardieu, avec qui elle a formé un couple mythique dans "Le Dernier métro" de François Truffaut, qui vient à sa rescousse. En "colère" contre les "jugements à l'emporte-pièce" et la "mesquinerie ordinaire" de Torreton, Catherine Deneuve prend la défense de l'homme.
"C'est un homme vacillant que vous attaquez. Il ne donne en pâture que lui-même, une fuite en avant sans doute, des désirs matériels qui ne seront jamais assouvis et toutes ses activités qui doivent noyer son chagrin. L'homme est sombre mais l'acteur est immense et vous n'exprimez finalement que votre rancoeur. Les 'oublis' de Gérard valent bien les 'monologues' de certains", écrit Deneuve, plus Catherine que jamais.
Deneuve, figure de gauche, est visiblement en désaccord avec l'exil fiscal de Depardieu mais cite Voltaire : "Je ne suis pas d'accord avec ses idées, mais je me battrai jusqu'à la mort pour qu'ils puisse les exprimer". L'actrice n'a pas aimé la réaction du premier Ministre. "Quant à la parole officielle 'déchéance, minable'... elle n'est pas digne d'hommes d'Etat", tranche l'actrice qui n'accepte pas non plus le "jugement" de Torreton. "Vous en prendre à son physique ! A son talent ! 'Ce gâchis', dont vous parlez... De quel droit, de quel souci démocratique semblez-vous animer votre vindicte salissante ?", écrit la comédienne.
"Qu'auriez vous fait en 1789, mon corps en tremble encore !", conclut la comédienne qui signe d'un lapidaire "Avec ma sincère déception".