Ce matin, dans le Journal du dimanche, Gérard Depardieu annonce qu'il rend "son passeport et sa sécurité sociale". Alors que son exil fiscal fait polémique depuis le début de la semaine, l'acteur révèle le montant de son imposition en 2012 et demande à être "respecté".
L'acteur de "Cyrano de Bergerac" s'exprime à travers une lettre à Jean-Marc Ayrault dont il a fait parvenir une copie à l'hebdomadaire dominical. Un courrier qui débute par une apostrophe : "Minable, vous avez dit 'minable' ? Comme c'est minable !", en référence à la sortie du Premier ministre qui avait déclaré mercredi sur France 2 : "C'est une grande star, tout le monde l'aime comme artiste, mais se mettre juste de l'autre côté de la frontière, il y a quelque chose d'assez minable, tout ça pour ne pas payer d'impôt".
Dans ce courrier public, Gérard Depardieu confirme son installation dans le village belge de Néchin, à un kilomètre de la France. "J'ai toujours payé mes taxes et mes impôts quel qu'en soient les taux sous tous les gouvernements en place. (...) Je n'ai malheureusement plus rien à faire ici mais je continuerai à aimer les Français et ce public avec lequel j'ai partagé tant d'émotions", écrit-il après avoir rappelé avoir commencé à travailler à l'âge de 14 ans comme imprimeur.
"Je pars après avoir payé, en 2012, 85% d'impôt sur mes revenus. (...) Qui êtes-vous pour me juger ainsi, je vous le demande Monsieur Ayrault, premier ministre de Monsieur Hollande, je vous le demande, qui êtes-vous ? Je n'ai jamais tué personne, je ne pense pas avoir démérité, j'ai payé 145 millions d'euros d'impôts en 45 ans, je fais travailler 80 personnes (...) Je ne suis ni à plaindre ni à vanter, mais je refuse le mot 'minable'", s'agace-t-il.
"Je vous rends mon passeport et ma carte de Sécurité sociale dont je ne me suis jamais servi. Nous n'avons plus la même patrie, je suis un vrai Européen, un citoyen du monde, comme mon père me l'a toujours inculqué, poursuit-il. Je ne demande pas à être approuvé, je pourrais au moins être respecté ! Tous ceux qui ont quitté la France n'ont pas été injuriés comme je le suis", continue l'acteur qui termine sa lettre par une attaque qui a le mérite d'être claire : "Malgré mes excès, mon appétit et mon amour de la vie, je suis un être libre, Monsieur, et je vais rester poli".