Maintenant que le volet juridique de l'affaire qui opposait DSK à Marcela Iacub semble clos, les membres de la société civile des personnels du quotidien Libération s'interrogent sur l'éthique journalistique à suivre dans le cadre de cette polémique et dénoncent la "faiblesse éditoriale" dont leur rédaction a fait preuve.
Dans un communiqué paru hier en fin de journée sur Libe.fr, ils dénoncent la Une et les pages intérieures consacrées vendredi par la rédaction à l'ouvrage écrit par Marcela Iacub, alors que celle-ci contribue régulièrement au travail du journal. Ils estiment que ce traitement déroge à la règle déontologique "longtemps d'usage" à Libération : l'actualité des membres de la rédaction doit être traitée à minima, surtout quand celle-ci est déjà couverte par d'autres journaux. Les signataires du communiqué considèrent que "le lecteur pouvait difficilement comprendre (notre) décision de faire trois pages sur cet ouvrage qui a déjà fait la une du Nouvel Obs".
Dans ce communiqué, la contribution de Marcela Iacub au travail de la rédaction du journal est également pointée du doigt par les membres de la société civile des personnels du journal. A posteriori, ils estiment que les chroniques rédigées par la juriste argentine en faveur de DSK, alors que celle-ci entretenait une relation avec lui, créent une "rupture de confiance" entre le journal et ses lecteurs. Enfin, ils affirment que "le fait d'être écrivain ne suffit pas à se libérer de certaines règles élémentaires du journalisme dès lors qu'on intervient comme chroniqueur dans un journal".
La charge en direction des membres de la rédaction et de ceux qui ont choisi de faire la promotion de ce livre est donc lourde. Pour les rédacteurs du communiqué, cette affaire remet non seulement en cause la place de Marcela Iacub au sein du journal, mais pose plus généralement la question du traitement réservé aux "livres écrits par des collaborateurs de Libé".
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