Vous trouverez finalement "Belle et bête" de Marcela Iacub en librairies. Le livre polémique sur sa liaison avec DSK ne sera pas interdit à la vente mais le juge des référés a ordonné l'insertion d'un encart "avant toute diffusion" dans chaque exemplaire. Cette contrainte technique lourde devrait retarder la sortie de l'ouvrage de quelques jours.
Par ailleurs, pour "atteinte à l'intimité de la vie privée", l'auteur de l'ouvrage et les éditions Stock sont condamnés à verser 50.000 euros de dommages et intérêts à Dominique Strauss-Kahn, Le Nouvel Observateur, qui a publié des extraits du livre, devra verser 25.000 euros. Enfin, une publication judiciaire devra apparaître en Une de l'hebdomadaire, probablement la semaine prochaine.
Dominique Strauss-Kahn avait fait le déplacement, hier matin, au palais de Justice de Paris. "Je dois vous dire combien je suis choqué par ce texte méprisable et totalement mensonger, je suis horrifié par le procédé qui a été utilisé pour obtenir ce livre (...) Est-ce que tout est permis pour gagner de l'argent ?", a dénoncé l'ex-patron du FMI. L'accusation avait immédiatement avancé une pièce inédite, un courriel adressé par Marcela Iacub à DSK le 26 novembre dernier. "Je me suis laissée entraîner dans un projet te concernant, pour lequel je n'aurai pas dû. Les gens se sont servis de moi (...) Je te demande d'effacer ce mail (...) Il a fallu te faire croire que j'étais éprise de toi, folle de toi. Je suis désolée, je te demande pardon", écrit-elle. Une pièce à charge qui révèlerait en partie les intentions de l'écrivain.
"Sous couvert de littérature, on vous demande de sacraliser l'indiscrétion (...) Si on ne réagit pas, l'édition est morte, la presse est morte (...) Ce livre est d'une cruauté sans limite", avait plaidé maître Richard Malka, l'avocat de l'ex-élu socialiste. De son côté, maître Henri Leclerc fustigeait l'attitude du Nouvel Observateur, qui s'est associé à la sortie du livre. "Laurent Joffrin condamne la presse de caniveau et devient la presse de caniveau, relate le journaliste Pascal Robert sur Twitter. DSK est sur le pilori, tout le public a le droit de cracher sur lui et le directeur du Nouvel obs vient donner le coup de pied (...) Si tout journal pour subsister se met à descendre à ce niveau, alors nous sommes perdus et nous entrons ds la barbarie." De son côté, maître Bigot, avocat de la maison d'édition Stock, a assuré que DSK était "un personnage public, un phénomène humain sur lequel on a encore à s'interroger".