Fin du feuilleton judiciaire pour Jean-Jacques Bourdin ? L'enquête pour agression sexuelle visant l'intervieweur politique de BFMTV et RMC a été classée sans suite pour prescription de l'action publique, a annoncé ce vendredi le journaliste dans un communiqué transmis par son avocat, Me Christian Saint-Palais. Une information confirmée à l'AFP par le parquet de Paris.
"J'ai toujours fermement contesté les faits qui m'étaient reprochés", rappelle dans son communiqué le journaliste qui avait été écarté des antennes de BFMTV et RMC le 23 janvier, quelques jours après l'ouverture de l'enquête. "Je dénonce l'instrumentalisation publique de cette procédure et déplore les atteintes graves qui ont été portées à ma vie personnelle et à ma vie professionnelle", ajoute-t-il.
Le 18 janvier, le parquet de Paris avait, pour rappel, décidé d'ouvrir une enquête du chef d'agression sexuelle après le dépôt, une semaine plus tôt, d'une plainte visant le matinalier star de BFMTV. L'intervieweur politique était accusé par l'ancienne présentatrice météo de la chaîne info, Fanny Agostini, d'avoir tenté de l'embrasser de force à plusieurs reprises en 2013.
La journaliste, aujourd'hui présentatrice de "Génération Ushuaïa" le samedi matin sur TF1, affirmait également avoir reçu pendant plusieurs mois des mails et des SMS insistants de Jean-Jacques Bourdin, auxquels elle n'aurait jamais répondu. Quelques jours plus tard, une seconde femme avait aussi déposé une plainte pour agression sexuelle, harcèlement et exhibition sexuelle, accusant Jean-Jacques Bourdin de faits survenus à la fin des années 1980.
Ce "classement n'est pas une surprise puisque la plainte était effectivement prescrite", a réagi auprès de l'AFP Me Laure Heinich, avocate de Fanny Agostini, regrettant toutefois n'avoir été avisée "d'aucun acte d'enquête, ni par les policiers, ni par le parquet".
Le 18 janvier soit le soir-même de l'ouverture de cette enquête, Jean-Jacques Bourdin lançait en grande pompe avec Valérie Pécresse "La France dans les yeux", le nouveau rendez-vous présidentiel de BFMTV. La candidate Les Républicains avait alors conditionné sa participation à l'émission tournée depuis la Corrèze à la possibilité de pouvoir tenir un propos introductif sur cette affaire, ce que BFMTV avait accepté. "La loi du silence, c'est fini", avait-elle notamment signifié à son intervieweur en préambule de l'émission.
Cinq jours plus tard, le groupe Altice Media avait finalement pris la décision unilatérale de retirer "temporairement" son journaliste des antennes de BFMTV et de RMC. "Ce retrait temporaire de l'antenne permettra d'éviter les instrumentalisations politiques et médiatiques de cette affaire", avait ajouté le groupe. Le candidat écologiste à la présidentielle, Yannick Jadot, avait entre temps décliné une invitation du journaliste dans "Bourdin direct".
Jean-Jacques Bourdin avait, pour rappel, été remplacé par Apolline de Malherbe à la présentation de l'interview matinale. Bruce Toussaint avait, quant à lui, pris le relais dans "La France dans les yeux".