Un individu mis en examen. Hier, lors d'une conférence de presse, Matthieu Bourrette, le procureur de la République de Reims, a précisé les circonstances dans lesquelles le photo-reporter Christian Lantenois, a été violemment agressé samedi dernier dans le quartier de la Croix-Rouge à Reims. Le pronostic vital du journaliste reste à ce jour engagé.
Membre de la rédaction du quotidien "L'Union-L'Ardennais", Christian Lantenois s'est rendu avec un confrère dans le quartier de la Croix-Rouge pour couvrir des échauffourées entre plusieurs groupes de jeunes. A leur arrivée, les deux hommes ont repéré un "groupe d'individus cagoulés" opérant des "mouvements laissant penser à un rassemblement belliqueux", a déclaré le procureur de la République. Le photo-reporter a alors décidé de réaliser quelques photographies.
"Il a été rapidement repéré par une partie de ce groupe. Un premier individu fonçait alors sur lui. Christian Lantenois n'a pas eu le temps de rejoindre son véhicule", a raconté Matthieu Bourrette, expliquant qu'un déchaînement de violences s'est produit en quelques secondes. Le premier individu a été rejoint par 13 autres jeune et a porté "plusieurs coups à la tête de Christian Lantenois dont au moins un alors qu'il était au sol". Une autre personne a été vu en train de donner des coups de bâton à proximité de la victime. Au bout d'une minute, l'ensemble du groupe a pris la fuite, emportant avec eux l'appareil photo du journaliste. Placé dans un coma artificiel depuis samedi, le reporter souffre d'un traumatisme crânien "très sévère", d'un hématome sous-dural et d'une hémorragie cérébrale.
Le procureur de la République de Reims a ainsi annoncé hier qu'un homme de 21 ans a été interpellé. Il est suspecté d'être l'auteur de l'agression de Christian Lantenois. En garde à vue, il a refusé de quitter sa cellule et a gardé le silence. Présenté hier à un juge d'instruction, Anes Said Khebbeb a été mis en examen du chef de "tentative de meurtre aggravée", "participation à un groupement en vue de commettre des violences" et "non-assistance à personne en péril". Il était connu des services de police avec un casier judiciaire portant déjà huit condamnations entre 2018 et 2019. A été requis par le parquet son placement en détention provisoire afin d'éviter tout risque de fuite du suspect de nationalité algérienne et ayant un titre de séjour en Espagne. Identifié, l'auteur des coups de bâton n'a toujours pas été retrouvé.