Une violente agression condamnée au plus haut sommet de l'Etat. Comme le rapporte l'AFP, l'Elysée a contacté dimanche la rédaction du quotidien régional "L'union", dont le siège se situe à Reims, moins de 24 heures après les faits survenus dans cette même ville et au terme desquels un photographe de la rédaction, Christian Lantenois, 65 ans, a été hospitalisé dans un état grave, avec un pronostic vital engagé. A l'occasion de cet entretien téléphonique, la présidence de la République a fait part de "son émotion et sa sympathie" ainsi que de "son souhait de voir les auteurs de l'agression interpellés au plus vite".
Dès samedi en fin de journée, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait lui aussi fait part de son indignation en tweetant : "Mes pensées accompagnent le photo-journaliste grièvement blessé dans le cadre de son travail à Reims. Solidarité avec la rédaction de 'L'union' et l'ensemble de la profession".
Samedi dernier, Christian Lantenois était présent sur le terrain, à Reims, dans le quartier difficile de Croix-Rouge, après avoir été alerté sur de fortes tensions sur place entre jeunes. Des coups de feu auraient été entendus en début d'après-midi, dans un contexte national où pas moins de trois adolescents ont trouvé la mort ces derniers jours en Île-de-France. La police était présente sur place pour une suspicion de blessure par balles.
C'est en compagnie d'une journaliste en charge des faits divers qu'il s'est rendu dans le quartier, tous deux dans deux voitures différentes et à bonne distance. Mais si sa consoeur avait opté pour une voiture banalisée, le photographe a pour sa part embarqué dans un véhicule aux couleurs de "L'union".
Mais les circonstances dans lesquelles Christian Lantenois a été grièvement blessé sont encore floues. C'est une lectrice du quotidien qui l'a découvert dans un état grave, la tête ensanglantée, sur le parking de la médiathèque, à côté de sa voiture. "La porte de la voiture 'L'union' était ouverte. Au départ, j'ai cru qu'il avait eu un malaise, mais un homme de 40 ou 50 ans qui se trouvait à côté de lui m'a dit qu'il avait été blessé par trois hommes qui étaient partis avec son appareil photo", rapporte cette habitante citée par "L'union".
Le procureur de la République de Reims, qui s'est rendu sur place, a ouvert une enquête pour tentative de meurtre. "L'enquête risque d'être difficile car c'est un secteur sans caméra de surveillance", a confié ce week-end le préfet de la Marne au "Parisien".
A proximité, évoluaient quelques instants avant l'agression "une trentaine de jeunes (...) munis de barres de fer, de clubs de golf et d'extincteurs". "Venu couvrir cette flambée de violence, notre confrère a vite été pris à partie par plusieurs de ces jeunes", souligne le quotidien régional. "Cette agression n'est pas le fruit du hasard : voiture du journal repérée, appareil photo brisé, c'est bel et bien le journaliste qui était visé", ont de leur côté souligné Géraldine Baehr-Pastor et Carole Lardot, rédactrices en chef de "L'union", dans un éditorial intitulé "Rien ni personne n'entravera notre volonté d'informer" . Le journal a annoncé son intention de porter plainte.