La nouvelle a fait beaucoup de bruit hier matin. Dans la nuit de mardi à mercredi, Audrey Pulvar et son compagnon Arnaud Montebourg ont été agressés par une quinzaine de personnes qui scandaient des slogans xénophobes. "Parmi les chants scandés sur notre passage : "Jean-Marie nous a donné la permission de minuit pour chasser les youpins de Paris", "Le Pen président" ou encore "juden, juden, juden !". Nous avons essuyé des jets de verres qui se sont brisés dans notre dos", expliquait Audrey Pulvar hier sur son compte Twitter.
Une agression attribuée à des partisans de l'extrême droite qui a poussé nombre de politiques et d'anonymes à appeler à faire barrage à tout prix au Front national. "Ca prouve qu'il faut combattre sans relâche le FN qui tente d'avancer masqué. Ce soir il montre son vrai visage" a par exemple tweeté Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale. Une prise de position qui agace Marine Le Pen, présidente du FN et qui a dès hier "bien entendu condamné l'agression (...) de cette quinzaine de personnes de l'extrême-droite radicale".
Et aujourd'hui, la candidate à l'élection présidentielle en remet une couche, allant plus loin dans sa dénonciation. "M. Montebourg a été victime d'une agression que je condamne (mais) la réalité, c'est que M. Montebourg et Mme Pulvar savent pertinemment que les gens qui les ont agressés sont en réalité des hooligans. Ce sont des gens qui sont affiliés ou proches du PSG", a ainsi indiqué la leader frontiste ce matin sur BFM TV, où elle était l'invitée de Jean-Jacques Bourdin.
Et Marine Le Pen de se placer une nouvelle fois dans une position de victime. "En accusant le Front National, Mme Pulvar et M. Montebourg ont fait une instrumentalisation politique que je trouve indigne de la part d'une journaliste pour elle, d'un responsable politique pour lui", a-t-elle ainsi lancé, avant d'aller encore plus loin : "Il faut admettre une chose, la seule victime de cette affaire, c'est moi", a-t-elle dénoncé. "Il suffirait donc d'opérer une violence, de commettre une provocation en criant "Vive Hollande" ou "Vive Sarkozy" pour qu'immédiatement vous soyez considéré comme la reponsable ?".
Hier, Marine Le Pen avait fait savoir qu'elle comptait porter plainte contre Arnaud Montebourg, après que celui-ci avait attribué l'agression à des "militants politiques du Front National". "Les déclarations de M. Montebourg sont d'une mauvaise foi indigne. M. Montebourg ne possède aucune preuve de ses calomnies", avait-elle déclaré. Ce matin, sur BFM TV, la leader frontiste a indiqué que la plainte avait bien été déposée.