L'interview cash ! Il y a exactement un an, le 16 juillet 2018, "Le Monde" a révélé une vidéo datant du 1er mai de la même année dans laquelle Alexandre Benalla, un collaborateur de l'Elysée, frappait un manifestant à Paris. Depuis, le controversé chargé de mission a été lié à de nombreuses affaires et a rythmé l'actualité politico-médiatique. Parmi les rebondissements autour d'Alexandre Benalla, "Mediapart" a révélé en janvier dernier des enregistrements sonores compromettants d'une conversation entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, ancien responsable de la sécurité de la République en marche.
Démis de ses fonctions au sein de l'Elysée quelques semaines après les premières révélations du "Monde", Alexandre Benalla a ensuite créé sa société spécialisée dans la sécurité d'entreprises en Afrique. Il a ainsi accordé une interview hier au média "Le nouvel économiste" afin de détailler sa stratégie pour son entreprise. Il en a profité pour revenir sur les affaires qui l'ont touché en France et pour tacler certains médias comme "Mediapart".
Selon lui,"ce qui aurait pu être rédhibitoire pour (son) projet d'entreprise" était que l'on "mette en cause (ses) compétences professionnelles" : "Or, personne n'a dit que Benalla ne savait pas travailler. C'est même le contraire. Dans un sens opposé, j'observe que la marque Benalla permet à certains de gagner de l'argent, elle a fait vendre beaucoup de papier". L'ancien garde du corps a estimé que la marque Benalla "bénéficiait avant tout aux médias" : "Quand on sort du Benalla, c'est qu'on n'a plus rien d'autre à vendre !"
"Je ne pense pas que la marque Benalla soit positive en France. A l'étranger, c'est différent. En Afrique, l'affaire est prise avec beaucoup plus de distance et on considère que les Français sont devenus fous sur ce sujet", a-t-il assuré, avant de s'en prendre au média en ligne "Mediapart" : "Tout le monde comprend là-bas qu'il y a eu instrumentalisation politique et manipulation médiatique de la part de 'Mediapart' et d'Edwy Plenel, qui sont en quelque sorte les 'Breitbart' (média américain d'extrême droite, ndlr) et Steve Banon d'une certaine gauche française."
Alexandre Benalla a ensuite assumé avoir été "plus ou moins acteur" du "temps politico-médiatique", "au rythme des articles et des séances de commission d'enquête parlementaire". "Pour résumer l'affaire Benalla, et que j'appelle le 'fait divers Alexandre Benalla', la justice déterminera ce qu'il y a de vrai ou faux sur des éléments techniques", a-t-il poursuivi. Et d'ajouter : "Mis à part les manipulations de 'Mediapart', les médias ont fait leur travail en informant les gens de ce qu'ils ont pu percevoir comme étant étrange, bizarre, bancal, voire borderline et illégale. C'est la liberté de la presse !"
L'ancien proche d'Emmanuel Macron s'est d'ailleurs satisfait "de vivre dans une démocratie où la presse informe librement" : "A condition que ce ne soit pas une presse de manipulation qui se cache derrière de la pseudo-investigation". Concernant les auditions réalisées par les sénateurs, c'était "de bonne guerre" selon Alexandre Benalla. Et de conclure : "La collaboration à la présidence de la République est un temps révolu pour moi. Je suis fier d'avoir servi Emmanuel Macron. La seule chose qui me gêne est d'avoir à un moment donné pu susciter la suspicion sur quelqu'un qui m'a fait confiance. Si c'était à refaire, je serais resté chez moi le 1er mai."