Chacune de ses interventions médiatiques sera désormais une rare occasion de lui poser des questions sur les scandales liés à Dominique Strauss-Kahn. A l'occasion de la sortie de son livre sur son père ("21, rue de la Boétie", Ed. Grasset), Anne Sinclair n'y échappe pas dans Le Parisien/Aujourd'hui en France ce matin. Les réponses sont courtes mais acérées.
Lorsqu'on lui demande de juger la qualité du traitement par les médias des affaires liées à son mari : "Il fut légitime pour faire état d'un événement dont je ne minimise pas l'importance politique. Mais je trouve que des limites du voyeurisme et de l'inquisition ont été franchies". Dans un premier temps, la presse avait été accusée de tout savoir et ne rien dire sur l'ex-patron du FMI. Puis certains hebdomadaires comme "L'Express" ont été pointés du doigt, Dominique Strauss-Kahn n'hésitant pas à le qualifier de "tabloïd" lors de son interview sur TF1.
L'actuelle patronne de l'Huffington Post français parle ensuite d'une "tendance plus moralisatrice" dans nos sociétés en crise où "les gens ont peur de l'avenir". Elle pointe du doigt les féministes, qui se sont largement exprimées sur son cas au plus fort de l'affaire DSK dans la presse et sur les plateaux de télévision.
"Les mots eux-mêmes se détournent de leur sens, comme celui de féminisme. Le féminisme, c'est la lutte pour la liberté des femmes. Des féministes autoproclamées ont transformé cela en machine d'interpellation pour dicter à chacun comment il fallait vivre" lâche-t-elle. Seule son amie Elisabeth Badinter avait pris le contre-pied des féministes. "Il est insupportable qu'on se serve d'une possible injustice pour faire avancer une cause" avait-elle lâché dans un gros coup de gueule sur France Inter.