Anne Sinclair revient à son premier métier : la radio. Toute la saison, la journaliste proposera une grande interview d'une personnalité au coeur de l'actualité politique, économique ou culturelle le samedi matin, de 8h30 à 9h, sur Europe 1, la station où elle a débuté sa carrière au début des années 70. Pour l'occasion, "TV Mag" consacre sa couverture à l'ancienne présentatrice de "7 sur 7". La journaliste revient notamment sur le numéro de spécial du magazine "Un jour, un destin" qui lui était consacré en avril dernier.
Alors que de nombreux journalistes avaient sollicité Anne Sinclair, celle-ci a choisi Laurent Delahousse. Elle explique son choix. "Il fait une bonne émission qui ne se refuse pas. Laurent a du talent, pose les vraies questions avec tact, et a accepté ma seule condition : que ma vie ne se résume pas aux trois dernières années. En échange, il fallait bien accepter de répondre à deux ou trois questions qui passionnent l'opinion et qui engagent ma vie privée. J'ai essayé de le faire le plus pudiquement possible", explique-t-elle en ajoutant s'être sentie gênée par ce retour sur sa carrière. "En voyant le très joli film sur ma vie, j'ai eu l'impression de voir ma nécro", plaisante Anne Sinclair.
Une expérience que la journaliste ne compte pas renouveler. "Vous aurez remarqué que pendant trois ans, malgré de très nombreuses sollicitations, je n'ai pas parlé. Je ne l'ai fait, avec Laurent Delahousse dans Un jour, un destin, que lorsque j'ai estimé que le moment était venu. J'ai dit ce que j'avais à dire et je n'y reviendrai pas", lance-t-elle sans regretter d'avoir fait des confidences publiques. Elle explique n'avoir eu que des retours "incroyablement chaleureux". "Les gens ont dû sentir que j'étais sincère. Peut-être avaient-ils apprécié ma discrétion, que je ne me sois pas répandue dans les médias... En tout cas, cela m'a permis de refermer ce chapitre", conclut-elle.
Anne Sinclair se dit par ailleurs ravie de son retour radiophonique. Elle va pouvoir revenir à l'exercice de l'interview et privilégiera les sujets plutôt que des "têtes d'affiche ultraconnues", et refuse de recevoir des personnalités politiques. "Je les ai déjà tous interviewés lorsque j'étais sur TF1. Cela souligne à quel point la classe politique française s'est peu renouvelée", explique-t-elle.
La journaliste assure au passage que cette arrivée à la radio n'est pas un tremplin pour un hypothétique retour à la télévision, qu'elle ne souhaite pas effectuer. "J'ai eu de belles propositions de chaînes, publiques ou privées. Mais je ne les ai pas saisies. Il ne faut pas se répéter. La vie, c'est le mouvement. Quand on se recopie, en général, on le fait mal", ajoute-t-elle.