Anne Sinclair n'a pas vraiment goûté le scoop de Closer. Invitée ce matin de la matinale d'Europe 1, la directrice de la version française du Huffington Post, qui a fait pendant des mois la Une de la presse people lors de l'affaire Strauss-Kahn, a pris la défense de François Hollande.
"Le président de la République a été pour la première fois traité comme une vedette du showbiz. C'est-à-dire que ce qui était jusque-là réservé à Vanessa Paradis, Johnny Hallyday ou à la famille princière de Monaco, a été appliqué au président de la République, quel que soit l'impact que cela pouvait avoir sur la vie nationale", a déploré la journaliste qui a dénoncé les "intentions commerciales" de Closer.
Pour la journaliste, François Hollande doit être jugé seulement sur son action publique et pas par "ses aventures sentimentales". "Ça ne nous regarde pas", a-t-elle lancé, reconnaissant tout de même que le président de la République "se doit d'avoir une vie assez transparente". "Mais cela dit, tant que cette vie n'a pas d'incidence sur la vie publique, je considère qu'on n'a pas à lui demander des comptes. Mais aujourd'hui, les fonctions suprêmes appellent un oubli suprême de soi", a-t-elle expliqué au micro de Thomas Sotto.
Anne Sinclair a également ironisé sur l'attitude de la presse traditionnelle, qui a massivement repris l'information. "Il y a reprendre et reprendre. (...) Il y a un certain nombre de journaux qui se sont abrités derrière : 'Ah, c'est pas nous, c'est la presse people. Donc à ce moment-là, c'est un événement, il faut qu'on le reprenne.' Et donc, qui ont, à longueur et à longueur, fait des émissions, des reportages et des débats, pour savoir si c'était légitime ou pas légitime. Cela dit, la presse générale a été plutôt sobre, parce qu'il n'y avait pas de scandale. Au fond, cette affaire n'avait aucune implication politique", a-t-elle analysé.
D'expérience, Anne Sinclair a expliqué que ces moments étaient difficiles à vivre et a refusé de disserter sur l'influence du pouvoir sur la vie des couples. "Je trouve qu'on a énormément glosé sur les arrière-pensées et la vie d'un couple. Je pense que personne ne sait ce qu'il se passe, dans un couple. Et seule Valérie Trierweiler et François Hollande sont amenés à dire la réalité", a-t-elle conclu.