C'est un bilan sans langue de bois des années Denisot que livre ce matin Antoine de Caunes. Interrogé par Paris Match, celui qui va reprendre les rênes du "Grand Journal" à la rentrée critique ce qu'était devenu le talk-show phare de Canal+.
"C'est très facile de critiquer de l'extérieur mais Le Grand journal s'est laissé avaler par son cadre, explique Antoine de Caunes. Il s'agit d'une émission d'accompagnement. On parle à des gens qui rentrent du boulot, et on est là pour les tenir au courant, les divertir". L'acteur estime de surcroît que les invités n'ont pas suffisamment la parole dans la version actuelle et "garantit" que cela changera.
Puis, Antoine de Caunes explique vers quoi il voudrait emmener "Le Grand journal". "Michel est par nature pince-sans-rire et flegmatique. On ne m'attend pas sur ce terrain. J'ai envie de remonter le thermostat, de pousser le curseur de l'humeur et de l'humour tout en restant dans mon rôle d'homme ancre". Pourtant tabou total au sein de la chaîne cryptée, le futur animateur explique avoir lu "On/Off" d'Olivier Pourriol, ancien chroniqueur littéraire de l'émission, un livre choc qui décrivait avec minutie et férocité le fonctionnement interne de l'émission. Des critiques qu'Antoine de Caunes ne rejettent pas en bloc. "Il a su décrire certains excès, le manque de communication d'une machine à communiquer", estime l'ancien trublion de "Nulle part ailleurs".
Dès le 26 août, "Le Grand journal de Canal+" sera de retour, toujours en direct. Antoine de Caunes annonce que le titre sera "a priori" conservé, tout comme "les Guignols" et "le Zapping". En revanche, il refuse de dire quels chroniqueurs resteront. "Je veux de la fantaisie et si ça dérape, ça dérape (...) le tempo va évoluer, l'humeur aussi", promet-il avant d'expliquer que les invités participeront à l'émission. "On essaie de trouver un moyen de les faire entrer dans le jeu", déclare-t-il.
A ceux qui ont critiqué son arrivée en estimant qu'il s'agissait d'un retour vers le passé, Antoine de Caunes promet que son "Grand Journal" ne ressemblera pas "Nulle Part Ailleurs". Ses personnages comme Ouin-Ouin ou Gérard langue de pute n'auront pas droit de cité. "Ce serait pathétique, estime-t-il. Il n'y aura pas non plus Albert Algoud et Laurent Chalumeau parmi les auteurs. Il ne s'agit pas de reconstituer une ligue dissoute". Antoine de Caunes, qui a signé un contrat d'un an renouvelable, confesse avoir "envie de nouveauté". "Je reviens avec l'envie de ne pas dupliquer le passé. Je serai 'l'anchor man', l'ancrage. Je vais donner de l'humeur, m'amuser en étant sérieux. Bref, un mitigeur entre l'entertainement et les informations. Bon surnom ça : le mitigeur".