Épilogue judiciaire. Attaqué pour diffamation en novembre 2019 par BFMTV et son directeur, Marc-Olivier Fogiel - après un tweet regrettant l'influence du nouveau patron sur la ligne éditoriale du canal 15 - le chroniqueur médias de "Télérama" a été relaxé par la justice, ce vendredi 9 décembre 2022, a annoncé la Société des journalistes de "Télérama" sur Twitter.
Dans la foulée, Samuel Gontier s'est réjoui de cette nouvelle avec ce message : "Relaxé ! Ce midi, le Tribunal de Paris a débouté BFMTV et Marc-Olivier Fogiel de leur plainte en diffamation. Il m'est donc permis d'écrire que la ligne éditoriale de BFMTV promeut l'extrême droite, la xénophobie, l'islamophobie... (...) C'est une victoire pour la liberté d'expression, pour le droit à la critique", a-t-il commenté, adressant ses pensées à "Reflets", "Mediapart", "Reporterre", "Basta!" et "toutes les autres victimes de procédures bâillons".
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Le 9 octobre 2019, Samuel Gontier, qui épingle régulièrement les propos tenus sur les plateaux des chaînes info, qu'il s'agisse de BFMTV, LCI ou CNews, avait établi une corrélation entre l'arrivée de l'ancien animateur de "On ne peut pas plaire à tout le monde" sur France 3 à la tête de la chaîne et l'évolution de sa ligne éditoriale. "Depuis l'arrivée de Marc-Olivier Fogiel à sa tête, la ligne éditoriale de BFMTV s'affermit : racisme, xénophobie et islamophobie à tous les étages. Et libre antenne à Luc Besson, accusé de viol", avait-il plus exactement tweeté.
Le 27 novembre 2019, Marc-Olivier Fogiel avait rétorqué, dans un portrait que lui avait consacré "Stratégies", que "BFMTV est une chaîne d'information. Quand nous faisons de l'opinion, c'est dans des espaces sanctuarisés pour ça, comme 'Face à Duhamel'. Il y a un danger à laisser des espaces vides, qui se remplissent, par facilité, par de l'opinion", assurait alors l'ancien journaliste de RTL, se refusant aussi à "opposer les opinions fortes entre elles pour le spectacle".
Trois ans plus tard, le 17 octobre dernier, la justice a confronté les interprétations des deux parties Samuel Gontier avait été soutenu, le jour de son audition, par ses collègues de "Télérama, qui ont approuvé hier après un deuxième vote la nomination de Valérie Hurier à sa tête. "Samuel mène sur le site et dans les pages de 'Télérama', comme sur son compte Twitter, un travail de vigie journalistique unique, remarquable et nécessaire. Chaque jour, il dénonce la radicalisation de la parole à l'écran et son manque de contradiction".
Mais aussi par Edwy Plenel. Le directeur de la publication de "Médiapart" avait estimé à la barre que "le procès que lui intente Marc-Olivier Fogiel, patron de BFMTV, est une menace pour la liberté de critique des médias".
Au contraire, Me Soussen, avocat de Marc-Olivier Fogiel et la chaîne du groupe Altice, avait insisté sur "l'animosité personnelle" de Samuel Gontier à l'égard de l'ancien animateur et "son obsession à l'égard de BFMTV". Et pointer "l'obligation conventionnelle et déontologique (pour BFMTV) de donner la parole à l'extrême droite".