TF1 au plus bas. Sur l'ensemble du mois d'avril, la Une a enregistré une part d'audience de 21,3%, selon les chiffres définitifs publiés hier soir par Médiamétrie, compilant les 5 semaines du mois en audience consolidée. C'est la plus faible moyenne mensuelle jamais enregistrée par la première chaîne de France hors période estivale. La faute notamment aux difficultés rencontrées par TF1 en access prime-time.
A 19h, comme nous l'écrivions la semaine dernière, "Money Drop" ne fait pas beaucoup mieux que "Le Juste Prix". Moins de 3,4 millions de fidèles (18,3% de PDA) pour le jeu de Vincent Lagaf' lors des deux premières semaines du mois. Même nombre de téléspectateurs (19,9% du public) pour le jeu de Laurence Boccolini. Les deux émisions sont malmenées par "N'oubliez pas les paroles". A la même heure, sur France 2, Nagui est au plus haut avec 2,8 millions d'amateurs de karaoké et 15,1% du public (+0,8 point sur un mois). Du coup, les deux 20 Heures se rapprochent avec 25% du public pour Gilles Bouleau contre 20,2% pour David Pujadas.
Avec ce fond de grille fragile, tout accident en prime time se paye cash. "Doc Martin", "Qui veut gagner des millions ?" ou "Ce soir, tout est permis" d'Arthur ont accentué le trou de TF1, qui a même enregistré sa plus faible journée historique sur la cible ô combien stratégique des ménagères de moins de cinquante ans.
Mais TF1 n'est pas la seule à souffrir. Toutes les chaînes historiques sont touchées. Après un printemps 2014 très difficile (la chaîne avait atteint son plus bas niveau depuis 20 ans), M6 est sous la barre des 10% de part d'audience depuis le mois de février (9,5% en avril). France 3 est aussi au plus bas, oscillant entre 8,9% et 9,2% de PDA. En fait, parmi les historiques, seule France 2 résiste en arrivant à rester aux alentours de la barre des 14% du public.
Ces érosions sont une nouvelle conséquence de la flambée de la TNT. Les chaînes qui viennent de fêter les 10 ans de leur passage en gratuit continuent de progresser (26% en avril vs 25,4% sur l'ensemble de 2014). TMC, D8, W9, France 5 et NT1 permettent aussi aux groupes historiques de rattraper avec leurs filiales les points perdus par leurs chaînes premium.
Mais c'est désormais au tour des chaînes lancées en décembre 2012 de croître mois après mois. En avril, RMC Découverte a de nouveau battu son record historique (1,5% du public), HD1 est également à son plus haut niveau depuis son lancement à 1,2%. En tout, les 6 chaînes représentent désormais 5,7% de PDA, contre 3,9% sur l'ensemble de l'année 2014. L'audience a donc progressé de moitié en six mois.
En prime, les chaînes ont creusé leur sillon, avec "Top Gear" sur RMC Découverte ou les soirées "Section de recherches" de HD1. Mais c'est surtout l'après-midi qu'elles font la différence... "La petite maison dans la prairie" permet à 6ter d'émerger, tout comme les documentaires américains de RMC Découverte ("Convois XXL", "Wheeler Dealers - occasions à saisir" ou "Storage Wars : adjugé, vendu !"). Des programmes qui n'ont pas à rougir face au robinet à rediffusions des après-midis des premières chaînes de la TNT.
Jusqu'ou iront ces nouvelles chaînes ? C'est LA question qui agite le PAF. Au moment de leur lancement, une étude prévoyait une part d'audience commune de 8,5% d'ici 2016. On en est encore loin. Tout dépendra de la capacité de ces nouveaux entrants à investir dans des programmes inédits attractifs, qui font la force des grandes chaînes.
Face à ces chaînes aux petits budgets, les historiques restent confiantes. Et notamment TF1 qui compte inverser la tendance au plus tard à la rentrée avec la Coupe du monde de rugby, une version réinventée de "Masterchef", "Danse avec les stars" et la dernière saison de "Mentalist". "La progression des chaînes de la TNT 2 ne se fait pas sur les cases stratégiques du 12h/14h et de l'après 18h où se concentrent les investissements publicitaires. Du coup, si notre moyenne baisse, la puissance de notre bouquet de 4 chaînes dans les cases de grande écoute ne se démord pas", indique-t-on à TF1 où les résultats financiers en forte hausse enregistrés au premier trimestre ont été analysés comme une validation de l'actuelle stratégie du groupe.