Quand il dirigeait le pays, Nicolas Sarkozy était parfois surnommé "super directeur des programmes" de France Télévisions. Son intérêt pour les médias et l'audiovisuel public n'a pas faibli au cours de ces cinq dernières années. Dans son livre-programme attendu en librairies mercredi ("Tout pour la France", Ed. Plon), l'ex-président détaille son projet télé.
Il plaide d'abord pour une plus grande concentration des groupes de médias. "Débarrassons-nous d'abord d'une idée particulèrement fausse, celle de la prétendue trop grande concentration des groupes de communication. C'est tout le contraire. Nos groupes ne sont pas trop concentrés, ils sont trop disséminés, trop petits, pas assez internationaux", écrit-il. Depuis plusieurs années, les groupes privés demandent un allégement de la législation sur ce point.
L'ex-président, qui nommait les présidents de l'audiovisuel public quand il était au pouvoir, n'est visiblement pas satisfait par la nouvelle loi sur l'audiovisuel public votée par l'actuelle majorité, qui a rendu ce pouvoir au CSA. "Une triste farce", en raison "des auditions secrètes" organisées par le CSA pour choisir les présidents de Radio France et France Télévisions. "Je crois donc que la meilleure solution consiste à supprimer le pouvoir de nomination du CSA et à demander aux commissions parlementaires spécialisées d'exercer à sa place l'essentiel de ses compétences", écrit-il. Olivier Schrameck appréciera. Nicolas Sarkozy en est persuadé, "la démocratie y gagnera en transparence" et "l'hypocrisie reculera".
Autre projet du candidat à la présidentielle, la redéfinition du périmètre de France Télévisions en raison d'une situation "devenue ubuesque". Alors que France Télévisions s'apprête à lancer le 1er septembre une nouvelle offre info sur le canal 27 de la TNT, Nicolas Sarkozy estime qu'il y a "une chaîne de trop". "France Télévisions n'a pas les moyens financiers de faire vivre quatre canaux nationaux, sans compter France Ô", écrit-il. Il ne voit pas "l'utilité" de la nouvelle chaîne publique franceinfo alors que BFMTV, iTELE et LCI existent déjà sur la TNT. L'ex-président est toujours obsédé par la suppression totale de la publicité sur les chaînes de France Télé et Radio France, pour mettre fin à la "tyrannie de l'audience". Celui qui a supprimé la publicité après 20 heures propose un financement exclusif par la redevance.
Une nouvelle fois, Nicolas Sarkozy estime que la différence entre les chaînes publiques et privées est "notoirement insuffisante". "Jamais il n'a été aussi difficile de trouver sur nos écrans des émissions culturelles, de théâtre, de musique et même de variété (...) Se laisser aller au zapping donne une idée assez précise quant à la qualité des programmes", écrit-il. Nicolas Sarkozy veut moins de "dérision, de polémique et d'investigation racoleuse", qui "ont parfois pris le pas sur la découverte, la science et la culture". Vincent Bolloré valide l'idée, Elise Lucet un peu moins.