Plus de 150 millions de clients sont désormais abonnés à Disney+ à travers le monde. Lors du dernier trimestre, entre mars et juin, la plateforme aux grandes oreilles a gonflé son socle d'abonnés de 14,4 millions, passant de 137,7 millions à 152 millions exactement, a-t-elle annoncé ce jeudi, selon l'AFP. Une progression encore plus impressionnante qu'au premier trimestre (+8 millions) qui rassure les investisseurs (plus de 6% en Bourse lors des échanges électroniques après la clôture), inquiets des risques de saturation des services numériques.
Signe que le secteur est en mutation constante, le leadership de Netflix commence sérieusement à vaciller. En cumulé, se félicite le groupe de Mickey, l'ensemble des plateformes de streaming de Disney (Disney+, Hulu et ESPN+ pour le sport) réunissent désormais 221 millions d'abonnés, soit plus que Netflix, le vétéran du secteur qui a vu son nombre d'abonnés payants baisser à 220,67 millions fin juin. L'avance de Netflix sur la seule Disney+ reste encore confortable mais se réduit un peu plus chaque trimestre.
Néanmoins, l'augmentation du nombre d'abonnés ne rend pas pour autant rentable cette activité. Pendant le trimestre écoulé, les trois plateformes de streaming de Disney ont creusé leurs pertes nettes de 300 millions de dollars, à 1,1 milliard de dollars. "Nous restons confiants dans le fait que Disney+ parviendra à la rentabilité en 2024", a toutefois indiqué Christine McCarthy, la directrice financière, lors de la conférence téléphonique aux analystes.
Et ce malgré une prévision de croissance du parc d'abonnés revue à la baisse : Disney table désormais sur 215 à 245 millions d'abonnés pour Disney+ en 2024 (y compris ceux de Hotstar, la version indienne du site), soit 15 millions de moins que précédemment annoncé. En mai, l'objectif annoncé était de 230 à 260 millions d'abonnés en 2024. "She-Hulk : Avocate", la nouvelle série Marvel, comme l'arrivée prochaine dans le catalogue de la plateforme d'une série documentaire sur BTS, le groupe culte de K-pop, pourraient contribuer à attirer de nouveaux abonnés cette année.
Lancé fin 2019 sur la scène du streaming, Disney+ capte désormais plus de 45% des utilisateurs américains de services de streaming, derrière YouTube, Netflix, Amazon et Hulu (qui appartient à Disney), selon les chiffres d'Insider Intelligence.
Le géant du divertissement ne compte pas laisser de répit au diffuseur de "Stranger Things" et confirme ce qui était déjà dans les tuyaux depuis plusieurs semaines, à savoir une nouvelle formule d'abonnement à Disney+ moins chère, avec de la publicité pour les Etats-Unis, à 8 dollars par mois. Celle-ci sera proposée à partir de décembre. Celle sans pub passera à 11 dollars, soit 3 dollars d'augmentation. Les prix de Hulu grimperont eux aussi.
Disney annonce enfin que son chiffre d'affaires a augmenté de 26% sur un an, à 21,5 milliards de dollars pour le troisième trimestre de son exercice décalé, un chiffre aussi supérieur aux attentes des analystes. Son bénéfice net a progressé de moitié sur un an, à 1,4 milliard de dollars.