Rectificatif. Auditionné ce jeudi 20 janvier par la commission d'enquête du Sénat relative à la concentration dans les médias, Bernard Arnault avait réfuté en bloc les affirmations selon lesquelles LVMH, déjà propriétaire des journaux "Les Echos" et "Le Parisien", aurait proposé au groupe Lagardère de lui racheter le "Journal du dimanche" et "Paris Match". Le PDG du groupe de luxe est revenu sur ses propos à l'issue de l'audition. Cette offre, datée du 2 avril, a finalement bien existé mais est restée lettre morte, a annoncé Laurent Lafon, président de la commission d'enquête en ouverture d'une nouvelle journée d'auditions.
"Hier (jeudi 20 janvier), Bernard Arnault a indiqué qu'il n'avait pas formulé d'offres pour la reprise du "Journal du dimanche" et de "Paris Match" auprès du groupe Lagardère. Quelques minutes après l'audition, le groupe LVMH a cependant pris contact avec moi pour m'informer d'une erreur dans ce propos. Une offre unilatérale avait bien été transmise au groupe Lagardère mais était restée sans suite, a déclaré, ce vendredi, le sénateur.
"Bernard Arnault nous a adressés dans l'après-midi une lettre reconnaissant cette erreur. En accord avec le rapporteur, je vous propose de lui donner acte de cette correction d'une déclaration réalisée sous serment". Si mentir sous serment est passible de sanction pénale, les sénateurs ont estimé que "compte-tenu de la rapidité de la correction, aucune poursuite judiciaire ne sera engagée par la commission d'enquête".
Pour rappel, Bernard Arnault, qui s'est dépeint en "bienfaiteur de la presse" guidé par "l'intérêt général" avait nié la veille toute proposition de rachat du "JDD" et de "Paris Match", au moment où les groupes Lagardère et Bolloré avaient ouvert la porte à un rapprochement : "Mes équipes ont probablement examiné différentes choses mais on n'a jamais fait de propositions", a-t-il objecté à David Assouline, sénateur socialiste de Paris, qui avait avancé, relayant une information du journal "Le Monde", une proposition d'un montant de 80 millions d'euros. Le courrier rectificatif de Bernard Arnault ne fait pas état de la moindre réponse sur ce sujet.