La hache de guerre est-elle enterrée entre Canal+ et beIN Sports, son principal concurrent sur les droits sportifs ? Bertrand Méheut, patron du groupe français, joue l'apaisement ce matin dans les colonnes du Figaro. "Plus les chaînes payantes investissent dans le sport, plus le spectacle est attrayant pour les abonnés, explique-t-il. Même si je regrette l'inflation des coûts des droits sportifs, je ne suis finalement pas mécontent que beIN Sports existe".
Pour le patron de Canal+, l'arrivée d'un nouvel acteur sur ce marché a permis de "répartir le coût financier" des droits de la Ligue 1, dont Canal+ était le seul argentier avant l'arrivée de beIN. Une chaîne "de complément" selon lui, quand Canal+ "offre le meilleur de la compétition" à ses abonnés. La récente attribution des droits jusqu'en 2020 s'est faite "à un prix raisonnable", estime Bertrand Méheut.
Canal+ était sortie renforcée de cet appel d'offres, conservant dans son giron les deux plus belles affiches de chaque journée de championnat (lot 1) et le match du vendredi (lot 2). De son côté, beIN Sports avait remporté les lots 3, 4, 5 et 6, soit 70% des matchs de Ligue 1. Mais il s'agit des matchs les moins prestigieux. Montant des contrats : 748,5 millions d'euros, quand la LFP en espérait 900.
En matière de sport sur les chaînes à péage, seule la Ligue 1 "suscite vraiment les abonnements" estime Méheut. Le Top 14, dont les droits seront remis en jeu en 2015, est "très important mais n'est pas un droit aussi premium" que la L1. Le groupe Canal+ compte 6 millions d'abonnés, "en croissance sur un an".