Zemmour, le courtisé. Depuis le 14 octobre dernier, le polémiste, condamné deux fois par la justice pour incitation à la haine raciale, est le débatteur principal de "Face à l'info", une nouvelle émission quotidienne articulée autour de lui et diffusée sur CNews. Comme "Les Jours" l'ont rapporté dans leur série "L'Empire", l'artisan de la venue de Zemmour sur la chaîne info du canal 16 n'est autre que Serge Nedjar, son patron. Un recrutement qui a été avalisé par Vincent Bolloré, l'actionnaire du groupe Canal+ via Vivendi, qui était présent lors de la signature du contrat d'Eric Zemmour.
Ce week-end, dans "Le Monde", Eric Zemmour a d'ailleurs confirmé avoir été en lien direct avec Vincent Bolloré. "Après de nombreuses conversations avec Vincent Bolloré et Serge Nedjar à partir de juin, j'ai accepté de sauter le pas de la quotidienne", explique le polémiste, auquel Serge Nedjar faisait les yeux doux depuis deux ans. Il faut dire qu'Eric Zemmour est indéniablement devenu un vecteur d'audience et de buzz. Depuis deux semaines, sa seule présence à 19h, assortie de polémiques quasi-quotidiennes sur ses propos, a fait remonter CNews au même niveau que LCI et BFMTV à cet horaire, où elle était précédemment hors-course.
Si CNews est, du lundi au jeudi, le foyer d'accueil quotidien d'Eric Zemmour, ses concurrentes se sont aussi intéressées au sulfureux polémiste. Ainsi, en mai, LCI lui ouvrait son antenne pour un grand débat sur l'Europe avec Daniel Cohn-Bendit. Dans le même temps, alors qu'il était déjà dans le viseur de CNews, BFMTV a aussi pris contact avec lui. C'est ce qu'Eric Zemmour déclare dans "Le Monde", expliquant pourquoi il préféré l'offre de Vincent Bolloré et Serge Nedjar : "L'offre (de CNews, ndlr) était plus intéressante qu'être quinze minutes par semaine face à Alain Duhamel (sur BFMTV)".
Invité ce matin de Didier Si Ammour sur franceinfo, Alain Weill, patron d'Altice France, a reconnu que BFMTV a bien approché Eric Zemmour. "Notre projet, dont j'ai été informé récemment car c'était vraiment une idée qui balbutiait, nous n'étions pas à la veille de la signature, c'était une réflexion pour faire venir Eric Zemmour face à Alain Duhamel une fois par semaine parmi d'autres intervieweurs dans le débat dédié aux opinions fortes", a-t-il indiqué. Alain Weill assure par ailleurs que BFMTV n'aurait pas "fait le même choix que CNews", en vertu de son positionnement de "grande chaîne d'information".