Un exemple pour le moins délicat. Jeudi, en fin d'après-midi, sur le plateau de BFMTV, Olivier Truchot et ses invités ont commenté la stratégie de déconfinement du gouvernement en vue de la date fatidique du 11 mai. Alors que l'hypothèse d'un déconfinement par régions a été exclue, le journaliste s'est demandé s'il ne fallait pas se concentrer sur les personnes les plus fragiles, par lesquelles il a placé "les personnes âgées, les personnes plutôt obèses, les hommes plutôt que les femmes". "Est-ce-qu'on ne peut pas donner des recommandations à cette partie de la population ?" a demandé Olivier Truchot.
Une question à laquelle a voulu répondre Christophe Barbier, présent en plateau. "C'est très fragile de dire à quelqu'un : 'Toi, tu resteras un mois de plus, deux mois de plus...'. De quel droit ? Cette personne a peut-être aussi un emploi à sauver". Après quelques explications annexes, l'éditorialiste a cité un exemple qui lui tenait visiblement à coeur. "Il y a quelque chose qui m'a frappé, c'est que quand le professeur Salomon (Jérôme Salomon, directeur général de la santé, ndlr) tous les soirs fait son point, il y a des interprètes en langue des signes à côté. Et il y a deux dames, qui sont d'évidence en surpoids. Elles viennent travailler. Tous les soirs, à côté du DGS, elles sont là, en première ou en deuxième ligne comme dirait le président. Ces personnes ont le droit de travailler, aujourd'hui et demain".
Sauf qu'en voulant prendre le parti des "deux dames" citées, Christophe Barbier n'a semble-t-il pas réalisé que la description qu'il en a fait était peu à leur avantage. Et alors que certains internautes se sont émus de cette séquence sur les réseaux sociaux, le journaliste a présenté ses excuses sur BFMTV ce matin face à des propos que Christophe Delay a qualifié de "maladroits".
"J'ai cité comme personnes fragiles, en surpoids, deux personnes continuant à travailler, deux interprètes en langue des signes de la direction générale de la santé. Je voulais indiquer qu'elles étaient exemplaires, mais je n'aurais pas dû les désigner ainsi et je leur présente volontiers mes plus plates excuses et je suis leur obligé", a conclu l'homme à l'éternelle écharpe rouge. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.