Le manque de diversité dans les nominations aux prochains Oscars continue de faire polémique aux Etats-Unis. Sur les 20 nominations dans les catégories meilleur acteur, meilleure actrice, meilleur second rôle masculin et meilleur second rôle féminin, aucun comédien de couleur n'apparaît. Après l'annonce des nominations, le hashtag #OscarsSoWhite s'est imposé parmi les plus populaires sur Twitter et toutes les personnalités publiques américaines ou presque se sont déjà exprimées à ce sujet.
Donald Trump a été interrogé sur la question hier, tandis que la comédienne Jada Pinkett Smith a été l'une des premières à parler de boycott de la cérémonie - un appel qui a lui aussi été très critique. Et après plusieurs jours de silence, son mari Will Smith la soutient désormais publiquement. Interrogé dans l'émission "Good Morning America" ce matin, le comédien a en effet indiqué qu'il ne serait pas à l'aise à l'idée de participer à la soirée dans le climat actuel.
"Ma femme n'y va pas. Ca serait bizarre que je m'y pointe avec Charlize Theron !", a-t-il d'abord lancé avec humour, avant d'évoquer de manière plus sérieuse cette question. "Nous en avons discuté et même si nous faisons partie de cette communauté, mais à l'heure actuelle, nous sommes mal à l'aise face à la perspective de nous y rendre et de prétendre que cette situation est acceptable", a-t-il ainsi ajouté.
"La diversité, c'est le superpouvoir des Etats-Unis. C'est pour ça que le pays est formidable. Des gens tellement différents qui viennent d'endroits très différents et qui additionnent leur inspiration, leurs influences afin de créer ce mélange américain (...) mais quand je regarde les nominations, ça ne reflète pas cette beauté", a-t-il poursuivi, regrettant que les choses semblent régresser à ce sujet.
"Les nominations reflètent l'Académie, l'Académie reflète l'industrie du cinéma, reflète Hollywood. Et cette industrie reflète l'Amérique. Ca reflète un certain nombre de défis auquel le pays est confronté. Il y a un glissement régressif vers un manque d'harmonie ethnique et religieux. Ce n'est pas le Hollywood que je vais transmettre aux générations futures, ni les Etats-Unis que je veux laisser derrière moi", a-t-il conclu.
Plus tôt cette semaine, la présidente de l'Académie des Arts et Sciences du Cinéma avait fait part de sa "frustration" face aux manques d'acteurs de couleur parmi les nommés. "J'aimerais souligner le travail formidable des nommés cette année. Mais alors que nous leur rendons hommage, je suis aussi attristée et frustrée face au manque d'inclusion. C'est une conversation difficile mais importante, et il est temps que des changements importants soient mis en place", avait-elle affirmé.