Personnalités
Bruno Guillon (Fun Radio) : "Mon moteur n'est pas de battre NRJ"
Publié le 11 mars 2016 à 09:33
Par Kevin Boucher
A la tête de la matinale de Fun Radio depuis 2011, Bruno Guillon talonne désormais celle de son ex-employeur, NRJ. puremedias.com a rencontré l'animateur.
Bruno Guillon en interview sur puremedias.com Bruno Guillon en interview sur puremedias.com© Abaca/Sipa
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Il réveille 645.000 auditeurs chaque matin. A la tête de la matinale de Fun Radio depuis septembre 2011, après être passé par NRJ et Virgin Radio, Bruno Guillon a su imposer "Bruno dans la radio". Au point que sur la dernière vague d'audience Médiamétrie, le matinalier de la station du groupe RTL a considérablement réduit l'écart avec Manu Lévy sur NRJ. puremedias.com a rencontré Bruno Guillon pour évoquer le succès de la matinale mais également ses projets TV.

Propos recueillis par Kevin Boucher.

puremedias.com : En novembre-décembre, la matinale de Fun Radio s'est envolée, gagnant 261.000 auditeurs sur un an. Comment expliquez-vous la très bonne forme de la tranche ?
Bruno Guillon : Je pense que ça a été un travail sur la longueur. La radio du matin est une écoute particulière. Il y a un attachement particulier sur ce moment précis de la journée. Et pour que les gens changent leurs habitudes de consommation radio, ça prend du temps. Au bout de cinq ans, on a réussi à créer un cocon familial. Les gens viennent parce qu'ils ressentent ça et nous, on joue beaucoup là-dessus, on se livre beaucoup à l'antenne. On dit souvent que patience et longueur de temps font plus que force ni que rage : on a été patient, on a peaufiné année après année la matinale et aujourd'hui, je suis super content.

"Battre NRJ est faisable"

L'écart avec NRJ est désormais très faible (112.000 auditeurs de différence). Avez-vous une date en tête à laquelle vous espérez dépasser NRJ ?
Très honnêtement, avant les sondages du 15 janvier, même dans les rêves les plus fous, à aucun moment je n'ai imaginé battre NRJ ne serait-ce que sur un quart d'heure. C'est vrai qu'aujourd'hui les chiffres montrent que c'est faisable - même si on verra ce que ça donne au 15 avril. Mais mon moteur sur la matinale n'est pas de battre NRJ. Si jamais ça pouvait se faire, rien que sur un quart d'heure, ça me ferait bien rire, ne serait-ce que par rapport à Manu (Lévy, ndlr), qui est un de mes meilleurs amis. Ma vanne maintenant c'est "Dis donc, dans le rétroviseur de ta Formule 1, tu le vois mon nez ou pas ?" (Rires)

L'important, c'est de réduire l'écart avec NRJ ou de le creuser avec Virgin Radio ?
Le plus important, c'est de continuer à fournir une émission de qualité, au quotidien. C'est compliqué une matinale radio. Je lui donne souvent une image mythologique : c'est le mythe de Sisyphe, condamné par les dieux à monter un rocher en haut d'une montagne. Il passait sa journée à monter un rocher et quand arrivait le soir, il était content parce qu'il était arrivé en haut mais le lendemain matin, il avait glissé sur l'autre versant. Et il faisait ça éternellement. Une matinale radio, c'est exactement pareil : on construit une matinale de 6h à 9h15 et on ne peut pas se dire "le boulot est fait". J'ai tellement peur de l'après que du coup on bosse dix fois plus aujourd'hui qu'il y a un an et demi. On a eu la chance de recruter de nouveaux auditeurs mais le plus dur est de les garder et de fournir une matinale de qualité au quotidien.

"S'il y a moyen de faire une saison 6, je continuerai avec plaisir"

Vous avez déjà signé pour une saison 6 ?
On en parle. Il n'y a pas de raison, vu les scores aujourd'hui. Moi, une chose est sûre, c'est que ça fait très longtemps que je ne me suis pas senti aussi bien dans un groupe radio. Le groupe RTL, c'est un groupe où il fait bon vivre et je le pense vraiment. On me laisse une liberté que j'ai rarement eue en radio. On nous laisse une paix royale. Donc s'il y a moyen de faire une sixième saison, je continuerai avec plaisir.

Vous avez animé une matinale de 2001 à 2008 et de 2009 à aujourd'hui. Il n'y a pas de lassitude ?
Non. Je l'ai eue à l'époque de Virgin. C'était une période compliquée. J'ai adoré y bosser mais les audiences avaient du mal à décoller, la radio se cherchait, a changé trois fois de format en trois ans, j'ai dû avoir huit directeurs d'antenne différents... Et à cette époque-là, je me suis dit qu'il fallait peut-être passer à autre chose. J'ai eu une période de doute et c'est tombé au moment où Jérôme Fouqueray, alors patron de Fun Radio, m'a proposé de le rejoindre. Et je dois avouer aujourd'hui que je retrouve l'excitation des matinales que je pouvais avoir à mes tous débuts de "morning-man" du début des années 2000 sur NRJ. Peut-être même plus.

Et vous ne vous êtes pas fixé une date de fin ? Peut-être le jour où vous doublerez NRJ ?
Non non. Aujourd'hui, on ne va pas se leurrer, on est tous dans le même cas de figure générationnellement parlant. Il n'y aurait que la frontière de l'âge pour arrêter. Je ne me sens pas du tout déconnecté avec les auditeurs et on a un spectre très large. Et physiquement, je le vis bien. J'ai même plus de facilités qu'il y a 15 ans. De toute façon, le secret, c'est le plaisir. Si tu fais ça pour l'argent, t'es mort.

"Les réseaux sociaux sont très importants sur une matinale"

Avez-vous gardé des liens avec Camille Combal, avec qui vous avez travaillé sur NRJ et Virgin Radio, et qui est aujourd'hui en concurrence frontale avec vous ?
Il cartonne, c'est bien pour lui. On se voit un peu moins mais il a un emploi du temps qui est extrêmement chargé. J'ai beaucoup de sympathie pour lui. Il est très drôle, brillant... Je souligne juste un truc qui est important : certes Manu est premier et Camille troisième mais aujourd'hui, NRJ et Virgin Radio sont deux radios équivalentes en termes d'émissions dans toute la France à trois ou quatre émetteurs près, alors que nous on en a 20% de moins.

Ces derniers temps, la matinale de Camille Combal sur Virgin Radio et la vôtre enchaînez les hashtags à succès. Les réseaux sociaux sont le nouvel eldorado des mornings ?
C'est super important, bien sûr, même si Twitter représente 2 millions d'utilisateurs en France sur 60 millions de Français. Mais c'est une façon de faire parler de l'émission de façon immédiate et c'est vrai que sur les matinales, on a été les premiers à partir avec le hashtag par rapport à l'émission. Le fait que mes camarades le fassent depuis deux-trois mois me prouve que c'était une bonne idée. Mais il n'y a pas de guerre, je n'ai pas de vélléité particulière à dire "il faut qu'on soit numéro 1 TT France" même si c'est le cas tous les matins. (Sourire)

On vous retrouve depuis deux ans sur RTL l'été. Cet été encore ?
On est en train d'en parler. Ca s'est très bien passé. Pour l'instant il n'y a rien d'acté mais il n'y a pas de raison. Et si eux en ont envie, moi j'en ai envie aussi.

Selon nos informations, vous avez tourné un pilote pour une émission du soir sur Fun Radio, en tant que producteur.
J'ai fait un pilote l'année dernière mais qui était un pilote blanc, hors case, car Fun Radio avait fait un appel d'offre pour trouver l'émission susceptible de faire le 22h-0h. Et très vite, ça a été une évidence que la solution viendrait en interne avec Marion et Anne-So, et force est de constater que c'était une bonne idée.

"Être animateur sur France 2 ne m'empêche pas d'aller faire le con sur TF1"

Côté télévision, tout se passe bien avec France Télévisions ?
Pour qu'ils me confient les commandes des Victoires de la musique, je me dis que, globalement, ils me faisaient un peu confiance ! (Rires) Tout se passe très bien avec France Télé. J'ai la chance de travailler là-bas avec Nathalie André (directrice des divertissements et des jeux de France 2, ndlr) que j'aime beaucoup et à qui je dois énormément. Si je peux rester à France Télévisions, j'y resterai avec plaisir.

Une émission à laquelle Nathalie André justement et la productrice Catherine Barma tiennent beaucoup, c'est "On n'demande qu'à en rire", que vous avez animée d'avril à juillet 2014. La rumeur d'un retour circule. Si on vous le propose, vous êtes partant ?
Si l'émission revenait sur France 2, pourquoi pas ! Avec Catherine, ça a été une rencontre et un vrai coup de coeur que je pense réciproque. La première fois que je l'ai rencontrée, elle m'a tout de suite dit "Je ne vous connais pas, je ne sais pas ce que vous faites". Je lui ai répondu : "Je vous préviens, vous me faites peur" ! (Rires) Je l'aime vraiment beaucoup et si j'avais la possibilité de retravailler avec elle, je le ferai sans déplaisir.

Selon nos informations, vous avez été approché pour participer au talk show que prépare Arthur pour TF1.
Arthur reste le taulier en télé. Quand il a commencé à m'appeler sur "Vendredi, tout est permis", il y a eu un vrai échange entre nous. S'il part sur une nouvelle émission et que, de temps en temps, il a besoin de moi pour venir faire le con, je le ferai avec plaisir. Mais pour l'instant, on ne m'a pas appelé pour signer un contrat. Et c'est là aussi où je veux souligner l'ouverture d'esprit de France Télévisions, c'est qu'en étant animateur de France 2, ça ne m'empêche pas d'aller faire le con sur TF1.

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