"Nathalie Saint-Cricq vote. Et vous ?" La France insoumise s'était servie de l'image de l'éditorialiste politique de France Télévisions, pour nourrir sa campagne pour les élections européennes. Ce vendredi 22 mars 2024, le tribunal judiciaire de Paris a ordonné en référé au mouvement politique de retirer les visuels sur les différentes affiches, incitant les Français à s'inscrire sur les listes électorales. D'autre part, LFI, créée par Jean-Luc Mélenchon, a été condamnée à verser 500 euros de dommages-intérêts à la journaliste, pour réparation de "l'atteinte portée à son droit à l'image", sa photo ayant été utilisée sans son accord. Une somme qui sera reversée aux Restos du Coeur, a appris l'AFP auprès de l'entourage de la commentatrice de l'actualité politique.
Le 29 février dernier, Delphine Ernotte, directrice de France Télévisions, s'était insurgée contre cette initiative du parti de gauche, saisissant la justice. "Les attaques politiques contre les journalistes qui exercent librement leur métier sont inacceptables", avait écrit sur X (anciennement Twitter), l'actuelle patronne du groupe audiovisuel public. La Société des journalistes de France TV avait également dénoncé "une attaque personnelle" et "une utilisation inacceptable de son image", lors de cette campagne sur les réseaux sociaux, à l'approche des élections européennes du 9 juin.
Cette décision judiciaire ne concerne que Nathalie Saint-Cricq, puisque les autres personnalités mises en scène à travers cette communication d'incitation, comme Pascal Praud ou Christophe Barbier, n'ont pas fait valoir leurs droits devant un tribunal. "Nous prenons acte de la décision de justice de retirer la photo de notre visuel de nos supports sur les réseaux sociaux", a réagi sur "Libération" La France insoumise, qui se réserve le droit de faire appel. "On a quinze jours pour le faire, si nous prenons cette décision, ce serait pour renforcer cette notion de campagne d'intérêt général et pour se battre pour cette idée de liberté d'expression politique", a indiqué Me Davy, l'avocat de LFI.