L'affaire Hanouna agite jusque dans les plus hautes sphères de l'État. Ce matin, Marlène Schiappa, récemment nommée secrétaire d'État en charge de l'Égalité entre les femmes et les hommes, également aux responsabilités sur les questions relatives aux LGBT, était l'invitée de Matthieu Mondoloni dans le "8h30 Politique" de franceinfo. Après avoir répondu aux questions du journaliste sur la rencontre à venir entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, la dirigeante politique a été interrogée sur le canular homophobe de Cyril Hanouna.
Le 18 mai dernier, dans l'émission "TPMP Radio Baba", l'animateur de C8 s'est livré en direct à un sketch jugé homophobe notamment par sa façon de caricaturer les homosexuels. Depuis, plus de 25.000 plaintes ont été enregistrées par le CSA - qui a ouvert une troisième procédure de sanction à l'encontre de l'émission - tandis que de nombreux annonceurs publicitaires ont déserté "Touche pas à mon poste". Depuis mardi, la régie publicitaire de la chaîne a décidé de suspendre "pour un temps" les publicités dans l'émission.
Concernant le sketch en lui-même, Marlène Schiappa a d'abord tenu à rappeler que Cyril Hanouna est "un animateur extrêmement populaire" et que, par conséquent, "Il touche des jeunes". Selon la secrétaire d'État, il a donc "une très grande responsabilité à ce titre", car, selon elle, "Plus on a d'audience, plus on a de responsabilités". "Il se doit d'avoir une parole impeccable et de ne pas attiser la haine" assure-t-elle, précisant toutefois qu'elle refuse de "rejoindre la curée" à l'encontre de l'animateur.
La secrétaire d'État annonce ensuite qu'elle a "contacté la production" de "Touche pas à mon poste" dans l'objectif de rencontrer l'animateur, précisant qu'un rendez-vous est en cours de calage. Elle assure ainsi vouloir "dialoguer avec Cyril Hanouna", pour lui parler notamment "de la culture du viol", rappelant que des agressions sexuelles "se sont produites en direct sur son plateau" et de la "lutte contre l'homophobie". La secrétaire d'État précise néanmoins qu'elle ne souhaite pas télescoper la procédure en cours ouverte par le CSA qui doit notamment recevoir les dirigeants de C8 - pour évoquer les deux précédentes procédures - dans les prochains jours.