Caroline Fourest a été agressée, hier, en marge de la manifestation d'opposition au mariage pour tous, organisée par l'institut Civitas, un mouvement proche des catholiques intégristes. Venue couvrir l'événement, la journaliste et essayiste a raconté après coup à l'AFP avoir été "tabassée" par des opposants à l'ouverture du mariage aux couples homosexuels.
Ce matin la journaliste est revenue longuement au micro de Bruce Toussaint sur Europe 1 sur les circonstances de ces violences. "Je ne vais pas trop mal", a-t-elle rassuré d'emblée avant de rappeler avoir été "tabassée et rouée de coups à plusieurs reprises". La journaliste couvrait la manifestation pour un documentaire sur France 2 sur le féminisme. "Nous étions plusieurs journalistes à filmer (des militantes du Femen pro-mariage gay, ndlr). Deux confrères ont été violentés. Il se trouve que je filmais derrière les agresseurs et j'ai passé la ligne de ceux qui étaient en train de fondre sur les activistes, de les mettre à terre, de les tirer par les cheveux, de leur sauter dessus. Il y a une des filles qui a un sérieux problème au bassin, une autre qui a perdu une dent".
C'est au moment où elle s'est approchée des activistes que les manifestants s'en sont pris à Caroline Fourest. "J'avais un bonnet, je n'étais pas franchement reconnaissable. Un a commencé à me prendre à partie en me disant 'tu me filmes pas'. Il y avait des slogans anti-journalistes en plus de slogans sexistes et homophobes. J'ai continué mon chemin, il m'attrapée par le dos. Il m'a mise au sol. Ma tête a heurté le trottoir. Et là plusieurs sont venus me rouer de coups, me donner des coups de pieds dans les côtes pendant un petit moment. Quand je me suis relevée, un autre m'a arraché mon bonnet et là ils m'ont reconnue. On a eu un échange un peu vif. Et quand j'ai continué mon chemin, j'ai entendu crier mon nom. (...) J'ai pris une deuxième raclée. Je suis de nouveau tombée à terre."
La journaliste a indiqué avoir "déjà porté plainte" contre ses agresseurs. A noter que Le Parisien a publié ce matin sur son site internet des images de l'agression de Caroline Fourest.