Une révolution à venir pour les César. Dans un communiqué publié jeudi soir, le conseil d'administration de l'Association pour la promotion du cinéma - structure qui chapeaute la cérémonie - a annoncé sa démission collective, prise "à l'unanimité" pour "procéder au renouvellement complet de la direction de l'association". Une assemblée générale se tiendra après la cérémonie du 28 février, pour "élire une nouvelle direction" et préparer "les modifications des statuts fondateurs" de l'APC afin de "mettre en oeuvre les mesures de modernisation annoncées".
Cette annonce intervient au lendemain de la parution dans "Le Monde" d'une tribune signée par 400 personnalités du monde du cinéma, toutes membres de l'Académie des César, pour dénoncer le fonctionnement actuel de l'institution et appeler à une "refonte en profondeur des modes de gouvernance de l'association" présidée depuis 2003 par le producteur Alain Terzian. Sont pointés du doigt notamment le manque de transparence, de démocratie et de représentativité. Les 4.700 membres de l'Académie des César n'ont pas voix au chapitre pour élire les 47 membres qui composent l'assemblée générale de l'Association pour la promotion du cinéma, contrairement à la pratique en vigueur pour d'autres cérémonies prestigieuses telles que les Oscars ou les BAFTA.
Dans une interview accordée au "Journal du dimanche" le week-end dernier, Alain Terzian avait fait un premier pas en déclarant vouloir faire entrer plus de femmes au sein de l'Académie, pour l'heure composée de seulement 35% de femmes. Le producteur avait admis que "s'il y a autant de femmes que d'hommes qui votent, ça changera peut-être les nominations et les palmarès". Le fait que le réalisateur Roman Polanski, accusé de viol, soit en tête des nominations de la 45e cérémonie qui sera diffusée comme chaque année sur Canal+, a provoqué des remous au sein de l'Académie. Les signataires de la tribune du "Monde" expliquaient d'ailleurs mercredi qu'ils ne se retrouvaient pas "dans les choix qui sont faits en leur nom". Et de pointer en substance une structure "qui ne reflète pas la vitalité du cinéma français actuel dans ses très nombreuses composantes".