Ceux qui s'attendaient à une édition des César apaisée par rapport à l'année dernière en auront été pour leurs frais. La 46e cérémonie, retransmise en direct de l'Olympia vendredi soir sur Canal+ et présentée pour la première fois par Marina Foïs, sous la présidence de Roschdy Zem, a été émaillée par de nombreux discours engagés sur la situation actuelle du monde de la culture. La ministre en charge de ce portefeuille stratégique, Roselyne Bachelot, a ainsi été prise à partie à de nombreuses reprises, sans apparaître à l'écran puisqu'elle était présente en coulisses.
Et ce samedi, alors que la cérémonie est loin d'avoir fait le plein côté audiences, c'est sans nul doute "Le Figaro" qui a la plume la plus acerbe concernant cette soirée. "Entre tribunes politiques tous azimuts et blagues douteuses, la 46e édition de la prestigieuse cérémonie a oublié l'essentiel, de parler de cinéma", peut-on lire. De cinéma, il en a heureusement été question au cours de ces plus de trois heures de cérémonie, avec parmi les moments forts, le César anniversaire - un nouveau prix - remis à la troupe du Splendid ou les traditionnels hommages aux figures du 7e art s'étant éteintes durant l'année écoulée comme Jean-Pierre Bacri, Claude Brasseur, Michael Lonsdale ou Michel Piccoli.
Côté palmarès, alors que "Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait" d'Emmanuel Mouret caracolait en tête des nominations (13 au total), le long-métrage a dû se contenter d'une récompense, celle de la meilleure actrice dans un second rôle pour Emilie Dequenne. Le grand gagnant est sans conteste le film d'Albert Dupontel, "Adieu les cons" qui, fort de 12 nominations, est reparti avec 7 César, dont ceux du meilleur film et de la meilleure réalisation. A noter que Albert Dupontel n'avait pas fait le déplacement.
Avec un nombre de nominations équivalent, "Eté 85" de François Ozon est pour sa part reparti bredouille. Enfin, "Antoinette dans les Cévennes" a permis à Laure Calamy, révélée par la série de France 2 "Dix pour cent", de décrocher le César de la meilleure actrice. Très émue, la jeune femme a souligné à quel point la présence de la culture partout en France est importante.
Meilleur film : "Adieu les cons", d'Albert Dupontel
Meilleure réalisation : Albert Dupontel pour "Adieu les cons"
Meilleure actrice : Laure Calamy dans "Antoinette dans les Cévennes"
Meilleur acteur : Sami Bouajila dans "Un fils"
Meilleur acteur dans un second rôle : Nicolas Marié dans "Adieu les cons"
Meilleure actrice dans un second rôle : Emilie Dequenne dans "Les Choses qu'on dit, les choses qu'on fait"
Meilleur film étranger : "Drunk" de Thomas Vinterberg
Meilleur premier film : "Deux" de Filippo Meneghetti
Meilleur scénario original : Albert Dupontel pour "Adieu les cons"
Meilleurs décors : Carlos Conti pour "Adieu les cons"
Meilleurs costumes : Madeline Fontaine pour "La Bonne Epouse"
Meilleur espoir féminin : Fathia Youssouf dans "Mignonnes"
Meilleur espoir masculin : Jean-Pascal Zadi dans "Tout simplement noir"
Meilleur court-métrage d'animation : "L'Heure de l'ours", d'Agnès Patron
Meilleur long-métrage d'animation : "Josep" d'Aurel
Meilleur documentaire : "Adolescentes" de Sébastien Lifshitz
Meilleur film de court-métrage : "Qu'importe si les bêtes meurent" de Sofia Alaoui
César des lycéens : "Adieu les cons" d'Albert Dupontel
Meilleur son : Yolande Decarsin, Jeanne Delplancq, Fanny Martin et Olivier Goinard pour "Adolescentes"
Meilleure adaptation : Stéphane Demoustier pour "La Fille au bracelet"
Meilleur montage : Tina Baz pour "Adolescentes"
Meilleure photographie : Alexis Kavyrchine pour "Adieu les cons"
Meilleure musique originale : Rone pour "La Nuit venue"