Le budget de franceinfo: est-il transparent avant son lancement ? Un rapport est remis aujourd'hui par le député PS de l'Indre-et-Loire, Jean-Marie Beffara, sur la nouvelle chaîne d'information du service public dont le lancement est prévu le 1er septembre prochain. Il analyse les répercussions économiques sur la concurrence et relève un "risque" de dérapage financier.
Après l'arrivée de la chaîne d'info en continu du groupe TF1 en avril dernier, quatre chaînes d'information seront donc proposées dès septembre sur les 27 que compte la TNT (canal 15 pour BFMTV, 16 pour iTELE, 26 pour LCI et 27 pour franceinfo:). Même si la nouvelle venue devrait se différencier de ses concurrentes par sa ligne éditoriale, le rapporteur Jean-Marie Beffara affirme que "toute évolution concurrentielle pouvant avoir un impact sur l'audience fait peser un risque sur les recettes publicitaires des chaînes présentes sur le marché". Sans chiffrer précisément le poids de cet nouvelle concurrence. Selon le rapport relayé par selon LCP.fr, une perte de 0,1% d'audience pour BFMTV génèrerait une baisse de ses recettes publicitaires de 4 millions d'euros.
Autre point soulevé, un "risque" de dérapage financier en raison d'une probable sous-évaluation des dépenses. Le surcoût de la chaîne franceinfo: est actuellement estimé à 15 millions d'euros pour France Télévisions et 3,5 millions d'euros pour Radio France, également partenaire du projet. Mais selon le rapport, il est nécessaire de scruter les moyens utilisés par franceinfo: afin qu'elle ne profite pas des investissements alloués exclusivement aux chaînes de France Télévisions.
"Il est donc très difficile, dans cette configuration, de réaliser une évaluation à coût complet de la nouvelle chaîne d'information, puisque la mutualisation des moyens et les redéploiements de personnel utilisent des moyens déjà existants – moyennant des restructurations et des aménagements spécifiques", note le rapport. Même si 213 postes sont actuellement dédiés à franceinfo:, près de 4.000 journalistes pourraient, de près ou de loin, travailler pour la nouvelle chaîne grâce aux rédactions de France 2, France 3 et France 24.