Les mots ont un sens. Dans la matinale de France Inter, Nicolas Demorand recevait ce matin le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. Comme le veut la tradition, une partie de l'interview est toujours consacrée aux questions des auditeurs et l'un d'eux, Pierre, a utilisé des termes forts pour évoquer les "250 primes et indemnités" existant à la SNCF selon lui.
Cet auditeur a nuancé quelque peu son affirmation en expliquant que "les cheminots ne touchent pas toutes ces primes chaque mois". Il a néanmoins détaillé le motif de ces primes, "qui vont du déplacement en vélo à la garde de chien, jusqu'aux primes pour changement d'affectation, de région..., de quelques centimes à plusieurs milliers d'euros". Passée sa petite démonstration, Pierre l'auditeur a ensuite affirmé sans détour : "J'estime que les cheminots sont donc quelque part, par rapport à beaucoup de travailleurs, des nantis et qu'aujourd'hui ils se comportent comme des terroristes en prenant en otage travailleurs français, demandeurs d'emploi, étudiants... Je trouve ça scandaleux".
Si le terme "prise d'otage" est fréquemment utilisé lors des grèves, celui de "terroriste" est quant à lui assez nouveau et malvenu après les attentats survenus dans l'Aude il y a quelques jours. Nicolas Demorand n'a donc pas manqué de recadrer son auditeur. "Si on pouvait éviter le mot 'terroriste', qui résonne de manière absolument sinistre aux oreilles de tous les Français, ce serait bien", a estimé le matinalier. "Cette petite musique des cheminots privilégiés est insupportable, en plus avec les mots utilisés", a souligné pour sa part Philippe Martinez, avant de répondre sur le fond. puremedias.com vous propose de revoir cet échange, à partir de 20'.