Invité de l'émission "Le Buzz Média" du Figaro, Christopher Baldelli, le patron de RTL, est revenu sur les audiences orientées à la baisse de la première radio de France, annonçant des "changements" effectifs à la rentrée 2012.
Ce matin, Médiamétrie publiait les audiences de la radio pour la période janvier à mars 2012. Pour la deuxième vague consécutive, RTL a vu ses audiences s'effriter pour chuter à 6,16 millions d'auditeurs quotidiens. Christopher Baldelli, le président du directoire de RTL est revenu sur les performances décevantes de la première radio de France. Et pour lui, deux raisons viennent expliquer cette érosion des audiences de la station de la rue Bayard. "Sur la période janvier-mars 2011, nous avions réalisé la meilleure audience (de RTL) depuis dix ans. Donc, quand on part d'un niveau très élevé, on a plus de risques d'être en baisse qu'en hausse" explique-t-il avant d'ajouter : "Je crois qu'il y a eu une faiblesse au niveau de la matinale en novembre-décembre, que nous sommes en train de corriger. Nous avons fait un certain nombre de travaux qui commencent à porter leurs fruits puisque nous avons recommencé à progresser, non pas d'une année sur l'autre mais par rapport à la précédente vague d'audience."
La deuxième raison qui expliquerait la baisse d'audience significative de RTL (la station a perdu 7% de son auditoire sur un an) viendrait de l'élection présidentielle. "Contrairement à ce que l'on pouvait penser, cette présidentielle n'est pas favorable aux médias généralistes à une exception près : France Inter. Entre les Français qui se passionnent davantage pour la politique en période d'élection et ceux qui, du fait de la crise, ont une logique de rejet de la politique, si l'on fait une balance entre les deux, il y a sans doute plus de gens qui rejettent la politique. Le bon résultat de France Inter, qui est incontestable, est lié à des choix éditoriaux plus tranchés". Le président du directoire de RTL pointe également du doigt les régles relatives aux temps de parole des personnalités politiques imposées par le CSA. "En 2007, le temps d'égalité totale du temps de parole avait été de seulement deux semaines avant le premier tour. Or cette année, il a été porté à cinq semaines. La France est le seul pays au monde qui impose des règles aussi rigides. Je pense que les radios payent un peu aujourd'hui ces choix du Conseil constitutionnel. Au-delà, il faut se demander si tout cela est bon pour le débat démocratique", indique-t-il.
Christopher Baldelli entend relancer les audiences de RTL, comme lors de son arrivée à la tête de la station, en 2009, en procédant à des "changements" : "Nous sommes la première radio de France. Par définition, on est celle qu'il a le plus d'auditeurs. S'ils nous suivent et s'ils nous regardent, c'est qu'ils aiment notre programme. On ne va pas leur dire 'on va tout changer parce que ce qu'on fait n'est pas bien même si vous êtes les plus nombreux à nous regarder' (...) La réalité est différente. En trois rentrées à RTL, on a changé 60% de la grille. Que ce soit les animateurs, soit les émissions, soit les concepts. Sur cette rentrée nous ferons des nouvelles initiatives, des nouveaux changements, qui concerneront la matinale comme d'autres tranches de la journée. On ne fera pas non plus trop de changement car on en a déjà fait un certains nombres", conclut-il. En coulisse pourtant, le remaniement de la matinale est déjà évoqué par plusieurs sources. Les noms de Laurent Bazin et Yves Calvi sont même avancés pour succéder à Vincent Parizot.