L'image des femmes renvoyée par la télévision est un sujet de préoccupation grandissant pour les chaînes du PAF. A l'image de France Télévisions qui vient par exemple d'annoncer récemment la promotion à l'antenne de davantage de femmes expertes. Une étude menée récemment par le service public vient d'ailleurs éclairer un peu plus les perceptions qu'ont les télespectateurs masculins comme féminins, de la place faite aux femmes dans les émissions de télévision.
Première conclusion générale de cette étude qualitative : les télespectateurs des deux sexes constatent tous une place grandissante des femmes sur les antennes et, qui plus est, dans des rôles de plus en plus variés et valorisants. A l'appui de ce constat, ils citent souvent en exemple les rôles de leader d'opinion incarnés par Natacha Polony dans l'émission de Laurent Ruquier, "On n'est pas couché". Ils citent également spontanément les nombreuses femmes journalistes visibles à l'écran avec, en premier lieu, les "stars de l'info" comme Claire Chazal, Laurence Ferrari, Mélissa Theuriau ou Elise Lucet. Les télespectateurs évoquent également des femmes qui investissent des univers traditionnellement considérés comme masculins à l'image de Valérie Damidot sur M6 avec le bricolage. "France Télévisions est là où la question paritaire est la plus pacifiée", assure Stéphanie Bremond, Directrice déléguée des études et du marketing de l'antenne.
Aux yeux des télespectateurs interrogés, la place et l'image des femmes à la télévision diffèrent cependant selon les genres. Les télespectateurs en identifient trois où les femmes sont sous-représentées : le sport, la politique et les jeux. Pour les deux premiers, les panélistes hommes et femmes le constatent mais expliquent qu'il s'agit sans doute d'univers encore très masculins. Pour les jeux, ils semblent plus dubitatifs. Ils notent ainsi le faible nombre d'animatrices de jeux à la télévision. Ils remarquent aussi que lorsque c'est le cas comme avec Laurence Boccolini sur TF1, les femmes sont souvent parées par les chaînes, d'attributs considérés comme masculins tel l'autorité. Quant à la télé-réalité, notamment d'enfermement, elle fait figure de genre le plus paritaire à leurs yeux puisque les candidats des deux sexes sont choisis strictement sur les mêmes critères : plastique et caractère.
L'image des femmes à l'antenne varie enfin selon les chaînes où elles exercent. Celles présentes sur le service public sont ainsi considérées comme "naturelles", "normales" et davantage présentes pour leurs "capacités professionnelles" que leur plastique. Sur Canal+, les femmes sont identifiées comme "très jolies" mais les panélistes estiment que ce critère de beauté s'applique de la même manière aux hommes de la chaîne cryptée. De plus, les femmes de Canal+ ont l'image de n'être pas uniquement des physiques en étant perçues comme particulièrement extraverties et fantaisistes.
Sur M6, les sondés jugent les femmes à l'antenne "toniques" et "dynamiques". Quant à TF1, les télespectateurs en ont une image parfois partagée. Ils relèvent ainsi facilement que la Une a été parmi les premières à confier des rôles nouveaux aux femmes notamment dans ses fictions. Est ainsi souvent cité le personnage de "Julie Lescaut". Ils sont par contre un peu plus réservés quant à la place occupée par les femmes dans les jeux. Le second rôle donné notamment à Victoria Silvstedt dans "La roue de la fortune", qui n'est pourtant plus diffusée, semble ainsi avoir particulièrement marqué les télespectateurs.