On était très, très nostalgiques ce midi, à la conférence de rentrée d'Europe 1 au Mini Palais à Paris. Denis Olivennes ouvre le bal pour nous parler "des racines profondes de la station". De son envie de "retrouver le chemin des auditeurs". Michel Drucker repense aux talents jadis découverts : Poiret, Serrault, Le Luron. Elkabbach rappelle son CV aux couleurs de la station : "des années, des années et des années". Même lui ne compte plus.
Mais du passé on ne garde rien, ou pas grand chose. "L'enthousiasme" reste, assure le directeur des programmes Bruno Gaston. Il en faudra pour porter cette nouvelle grille, ripolinée de fond en comble juste avant l'été : Maubert au tout petit matin, Toussaint au matin des gens normaux, Morandini à la pause pipi et Drucker au café clope. L'après-midi, on avale son sandwich avec Cahour, fait sa sieste avec Ferrand et reprend ses esprits avec Ruquier, indéboulonnable locomotive des audiences de la station. On prend l'apéro avec Poincaré et Arlette - qui n'a pas touché au champagne, précisons-le -, on dine portable à la main avec Guimier, Abiker et Birembaum, on commence à s'endormir avec Field et on sombre avec Dhuez. Pour les somnambules de France, Dublanche reste bien sûr fidèle au poste. "Comme c'est écrit dans Le Guépard, pour que tout reste comme avant, il faut que tout change" lance Olivennes. Tout est dit.
Année présidentielle oblige, Europe 1 se lâchera en politique. On en mangera matin, midi et soir pendant les tranches infos. Happy hour le mercredi soir et le dimanche. Jusqu'à l'indigestion ? Arlette Chabot l'assure, "on fera attention à ne pas saturer les auditeurs". Olivennes et Gaston conservent quelques fondamentaux dans la grille avec Julie, Canteloup, Elkabbach et Ruquier. La grosse nouveauté est portée par Bruce Toussaint et désormais tout-puissant : sa matinale pèsera 60% dans les audiences de la station.
Denis Olivennes, patron de la station a confiance et l'assure, cette saison, c'est "Europe 1, le retour". Un retour de très loin. Car après la débandade de la saison passée - départ de Fogiel et Demorand, effondrement des audiences, nouvelle direction -, le nouveau pari est énorme. Olivennes préfère parler de "saison atypique" et se fixe un objectif : "placer Europe 1 durablement au-dessus des 10% de PDA en audience cumulée". Un objectif ultra-ambitieux, le précédent sondage plaçait Europe 1 en cinquième position à 9,1%. Pour atteindre ce score, Denis Olivennes devra faire du porte à porte, 400 000 auditeurs attendent sa visite.