A deux jours de l'ouverture de la Coupe du monde 2014 dont il commentera les principaux matchs sur TF1, Bixente Lizarazu, invité toute la journée de puremedias.com, nous livre ses pronostics. Pour le champion du monde 98, même sans Ribery, les Bleus peuvent atteindre les quarts de finale.
Propos recueilllis par Julien Bellver et Benoît Daragon.
puremedias.com : Quelles sont les chances raisonnables des Bleus ?
Bixente Lizarazu : Je prédis un quart de finale, je pense que c'est l'objectif minimum. On n'a pas le groupe le plus difficile sur le papier. L'enjeu, c'est de ne pas se rater au premier tour. Il faut réussir le premier match contre le Honduras qui donne le tempo. En huitième, on ne devrait pas à priori tomber sur une grosse équipe. Un quart c'est cohérent, mais ça ne nous interdit pas de faire mieux. Il faudra se surpasser car le niveau va s'élever plus on va monter dans la compétition.
Pas plus loin ?
Ce n'est pas parce qu'on a fait un bon match contre l'Ukraine qu'il faut tomber dans l'euphorie. Mon rôle, c'est aussi de tempérer. Avec les matchs amicaux, on est sur une dynamique positive. Mais il y a eu tout ce qui s'est passé avant...
Le forfait de Franck Ribéry, c'est un coup dur ?
C'est une sage décision même si l'absence de Franck Ribéry est une perte importante pour l'Equipe de France et Didier Deschamps. Et ça doit être terrible pour lui. Ribéry a été l'un des meilleurs joueurs européens de l'année 2013 mais il ne pouvait pas être à 100%. Maintenant, il faut passer à autre chose et sur le plan psychologique, Franck Ribéry ne doit pas être le fantôme de cette équipe. Il faut positiver et se concentrer sur les 23 joueurs qui partent.
Avec le recul, comment avez vous trouvé le cycle de qualification des Bleus ?
Les montagnes russes ! Il y a des moments forts avec des bons matchs contre l'Espagne par exemple. Après, il y a eu une longue période de doute jusqu'au match aller contre l'Ukraine qui a été catastrophique. Les performances, il faut les analyser sur la durée. Une bonne équipe, c'est une équipe qui est régulière. Et on n'a pas suffisamment de recul pour dire que cette équipe l'est. Mais, en France, on est bons quand on ne nous attend pas. On est moins bons quand on est favoris.
Vous dites qu'il faut se servir de cette Coupe du monde pour préparer l'Euro 2016 qui a lieu en France ?
Oui, on doit construire cette année une équipe solide pour la suite. Les jeunes joueurs doivent prendre de l'expérience, réaliser qu'ils sont capables de rivaliser avec des meilleures nations du foot, même s'ils se font battre. Evidemment, Didier Deschamps pense principalement à la Coupe du monde mais il a forcément eu l'Euro 2016 en tête quand il a décidé de sélectionner autant de jeunes joueurs. Il est en train de bâtir les fondations pour la suite. Il ne faut pas fixer la barre trop haut pour cette Coupe du monde. Regardez toutes ces années gâchées... Le plus important est de construire de bonnes bases.
Qui sont vos favoris ? Le Brésil ? L'Allemagne ? L'Argentine ? L'Italie ?
Je n'ai pas de préférence, j'attends surtout d'être séduit par une équipe. Il y a des équipes qui ont de l'assurance. Si on regarde ces six dernières années, l'Espagne et l'Allemagne ont été les équipes les plus solides. L'Allemagne est tout le temps dans le dernier carré mais elle ne gagne pas... Ca peut être le Brésil car leur équipe monte en puissance. L'Argentine peut avoir sa chance.
On prend un pari, si la France est championne du monde, qu'est ce que vous vous engagez à faire d'un peu dingue ?
J'ai déjà fait cette connerie en promettant de me balader à poil dans la ville d'Evian si l'équipe, qui était alors en troisième division, passait en première. Et ils l'ont fait... Et j'ai dû le faire aussi ! Je laisse les joueurs faire des paris. Et ça m'arrange bien !
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