La semaine dernière, avant son départ pour le Brésil où se jouera la Coupe du monde de football 2014, Bixente Lizarazu a accepté de rencontrer puremedias.com. Dans la première partie de cet entretien, le champion du monde 1998 explique le plaisir qu'il a de faire le voyage dans ce pays où il n'était jamais allé avant l'année dernière, afin de commenter les principaux matchs de la compétition avec Christian Jeanpierre et Arsène Wenger. Il se dit aussi absolument serein à l'idée de devoir analyser les choix stratégiques de son ami Didier Deschamps, devenu sélectionneur des Bleus.
Propos recueilllis par Julien Bellver et Benoît Daragon.
puremedias.com : Pour cette Coupe du monde, vous êtes dans l'équipe A des commentateurs de TF1. Ca change quelque chose ?
Bixente Lizarazu : Ca ne change rien. Commenter des matchs, présenter des émissions et écrire des chroniques, c'est le métier que j'ai choisi depuis 7 ans maintenant. Pour la Coupe du monde en Afrique du sud, même si je n'étais pas titulaire, même si je n'étais pas dans l'équipe A comme vous dites, j'ai fait des trucs supers et j'ai eu le sentiment d'être au coeur de l'évènement. Et il y avait de l'action en plus pendant cette Coupe du monde (rires). Car je ne travaille pas que pour TF1 : je faisais aussi mon émission sur RTL et mes éditos pour "L'Equipe".
Est-ce que, à l'instar d'un joueur, faire la Coupe du monde pour un présentateur, c'est un aboutissement, le Graal ?
C'est une très belle expérience. C'est ce genre d'évènements qui me fait vibrer. En plus, là, au Brésil, c'est un évènement grandiose. Mais le Graal comme vous dites, c'était de la jouer et de la gagner ! Ma vie, c'est d'abord d'avoir été footballeur, d'avoir eu la chance d'avoir fait une belle carrière. Et je suis toujours un sportif dans l'âme, très actif. Après, dans cette deuxième vie, oui, j'ai la chance de vivre des expériences riches.
Elle a une saveur particulière cette Coupe du monde 2014 ?
Oui, car c'est au Brésil. C'est fascinant d'aller là-bas.
Après la victoire en 1998, vous êtes sûr d'être bien accueilli et de pouvoir passer la douane ?
Oui ! (rires) Je n'étais jamais allé au Brésil avant le match amical de 2013 mais j'y ai plein de potes. Par le ju-jitsu bresilien et par le surf, je fréquente beaucoup de Brésiliens. C'est un pays qui m'intéresse énormément.
Et si vous croisez dans les stades les joueurs de l'équipe 98 du Brésil, ils ne vont pas vous chambrer ?
C'est moi qui vais les chambrer ! Ils vont pleurer oui ! (rires)
Ca se prépare comment une Coupe de monde quand on travaille dans les médias ?
Je m'y suis préparé tout au long de l'année. Réviser les compositions des équipes, ce n'est pas ce qui prend le plus de temps. Ce qui importe, c'est ce qu'il se passe sur le terrain. En direct, il faut sentir le match.
Vous allez commenter des matchs de l'Equipe de France dont le sélectionneur est l'un de vos ex-coéquipiers. Comment garder la distance nécessaire ?
Je pensais qu'on ne me poserait plus la question car il me semble l'avoir déjà démontré avec Laurent Blanc. Bien sûr, j'ai des très bonnes relations avec Didier Deschamps parce qu'on a joué et gagné ensemble. Il y a un profond respect entre nous. Raymond Domenech était dans la provocation, donc je lui rentrais plus facilement dedans... C'est comme sur le terrain, tu prends un tampon, t'en mets un... mais avec fair play bien entendu ! (rires).
Je n'ai pas ce type de relation avec Didier. Sur des sujets, on peut être en désaccord et se le dire mais avec respect. J'ai déja abordé des sujets qui pouvaient faire mal. Il joue le jeu mais je sais aussi que Didier ne peut pas tout me dire. Il utilise avec beaucoup de malice la langue de bois. Avec son sourire, ça passe super bien mais je ne suis pas dupe. Ami ou pas, il fera les réponses qu'il a envie de donner !
Quels sont vos rapports aujourd'hui avec Didier Deschamps ? C'est un ami ?
Oui, c'est un ami. Il y a un respect mutuel. Il respecte mon travail, qui n'est pas toujours évident, et je respecte le sien qui est difficile. Mais dans le travail, je sais garder la distance nécessaire et lui aussi.
Les commentateurs sportifs sont souvent critiqués, qu'il s'agisse de Pascal Praud ou de Christian Jeanpierre, vous comprenez cette hystérie collective autour du football ?
Sur Twitter ? Soyons sérieux deux secondes... Vous savez très bien ce que c'est ! Et puis ce n'est pas une généralité. On ne peut pas donner de crédit aux gens qui s'expriment de manière anonyme et par l'insulte. Dans ces conditions, il ne peut pas y avoir de discussion.
Après la Coupe du monde, vous serez toujours sur TF1 et RTL à la rentrée ?
TF1, ça continue. Pour RTL, "Le Club Liza" va continuer avec le même format pour 2 saisons supplémentaires. On va cependant changer de jour car la grille de la radio va changer. RTL va faire basculer toutes ses émissions de sport le week-end. Le "Club Liza" sera là chaque dimanche soir de 20h à 21h.
Il y a des projets de documentaire ? Sur le web ?
Sur le web, j'ai été sollicité mais je n'ai pas donné suite pour le moment. Pour le documentaire, j'ai déjà lancé ma série "Frères de sport" (sur Eurosport, ndlr). J'ai fait 2 épisodes et je projette d'en faire 4 par an. Ca prend du temps car il y a 10 jours de tournage et autant de montage. Mais j'adore ça. Chaque épisode est une aventure extraordinaire. En règle générale, ce qui me plaît, c'est d'avoir la maîtrise de mes projets, c'est d'être le boss (rire). Plus j'avance en âge, plus j'ai envie d'être libre et indépendant.
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