La Une invite la chaîne cryptée "à revenir à la table des négociations". Ce matin, à la surprise générale, Canal+ a pris la décision de couper le signal des chaînes gratuites de TF1 dans son offre. "Le groupe TF1 a manifesté sa volonté de revoir profondément ses exigences commerciales à compter du 31 août 2022. Fort de sa position dominante, il exige en particulier le versement d'une rémunération très conséquente pour ses chaînes gratuites de la TNT. Face à ces exigences infondées et déraisonnables pour des chaînes qui sont accessibles gratuitement pour tous et qui doivent le rester, le groupe Canal+ (...) est contraint de renoncer à diffuser ces chaînes en France métropolitaine", avait écrit le groupe de Maxime Saada dans un communiqué.
Auprès du "Parisien", Didier Casas, secrétaire général de TF1, dénonce une "décision parfaitement illégale" de la part de Canal+. "Nous sommes très surpris par cette décision. Le groupe Canal+ a pris une lourde responsabilité. Il prive des millions de Français des chaînes du groupe TF1. Les plus pénalisés sont les deux millions de foyers des zones isolées, souvent en montagne, qui ne peuvent recevoir la télévision que par satellite", commence-t-il.
Et de lancer : "Ce comportement de Canal+ n'est pas respectueux du public. Les Français n'ont pas à faire les frais de notre différend commercial". Il explique que "cette décision" est "illégale pour ces foyers en zones isolées" car elle "est contraire à la loi sur l'audiovisuel de 1986 qui prévoit une obligation de couverture de 100% de la population métropolitaine".
Didier Casas prévient que TF1 se "réserve toute possibilité d'action" : "Cette coupure crée un préjudice important à notre public et nos partenaires. Nous ne pouvons pas nous inscrire durablement dans une situation où nous perdons une partie importante de nos audiences".
En revanche, le secrétaire général du groupe présidé par Gilles Pélisson tend la main à Canal+ pour "sortir par le haut de cette situation". "Le groupe Canal+ est un partenaire de diffusion absolument essentiel pour nous. Nous appelons solennellement ses dirigeants à s'asseoir à la table des négociations dès cet après-midi et ce week-end. Nous sommes désireux de discussions ouvertes, constructives et de bonne foi", poursuit-il, confiant être "pour l'instant", "un peu seuls à la table des négociations".