Les explications de Stéphane Guillon avaient un air de déjà vu, ou plutôt de déjà entendu. Samedi midi, l'humoriste a pris la parole dans "Le Tube" sur Canal+ avec une lettre ouverte destinée à ses détracteurs après son tweet polémique, quelques heures seulement après le crash de l'A320 de la compagnie GermanWings. "Je l'ai fait trop tôt, mea culpa. Si vous regardez l'heure de mon tweet, l'avion venait tout juste de tomber. Or, un crash, pour commencer à plaisanter, le délai, c'est huit jours. Enfin, ça dépend des compagnies", écrivait-il.
"En humour noir, le contexte est très important. S'il y a des bébés à bord, le délai de rigolade passe à six mois. Des bébés siamois, un an, même s'ils se séparent pendant le crash, un an. Deuxième erreur d'appréciation : j'ai cru qu'on pouvait rire de tout, qu'il fallait rire de tout de peur d'être obligé d'en pleurer. Comme nous étions quatre millions dans les rues il y a trois mois pour défendre la liberté d'expression, j'ai cru que je pouvais. La limite du rire pour certains musulmans, c'est le prophète. Pour vous, mes twittos, c'est Dropped et les Airbus", poursuivait l'humoriste.
Des explications et un mea culpa en apparence sincères et écrites pour l'occasion par l'humoriste. Sauf que, comme l'a relevé Bertrand Chameroy dans sa chronique hier dans "Touche pas à mon poste" sur D8, la lettre de Stéphane Guillon est en partie inspirée d'une chronique de Stéphane Guillon sur France Inter diffusée en 2009... et elle-même inspirée d'un sketch de l'humoriste dans son spectacle "En avant la musique !", joué en 2006 et en 2007 ! Montage à l'appui, Bertrand Chameroy a ainsi montré plusieurs séquences parfaitement identiques.
Ainsi, tout le passage concernant le délai à respecter pour un crash et ses exceptions a été présenté six ans auparavant sur l'antenne de la radio publique et huit ans auparavant dans le DVD du spectacle de Stéphane Guillon. Toutefois, le reste de la lettre semble de son côté avoir véritablement été écrit pour la lettre diffusée dans "Le Tube" samedi midi. puremedias.com vous propose de découvrir l'extrait de la chronique de Bertrand Chameroy ci-dessus et la lettre de Stéphane Guillon ci-dessous.