Après une parenthèse à France Télévisions pour animer "Les maternelles" et un retour dans le giron de Canal+ comme co-animatrice dans "Le grand journal", Daphné Bürki a, depuis la rentrée, sa propre émission consacrée aux médias chaque samedi midi, "Le Tube". Elle fait les présentations pour puremedias.com, et revient sur une saison que certains ont dite tourmentée aux côtés de Michel Denisot. Ce samedi à 12h45, Daphné Bürki recevra Elise Lucet.
Propos recueillis par Julien Bellver.
puremedias.com : Avant de commencer, comme dans "Le Tube", il faut prêter serment... Jurez que vous direz toute la vérité et rien que la vérité...
Daphné Bürki : Je jure de dire toute la vérité, rien que la vérité, sur ma vie médiatique et peut-être même un peu plus.
Personne n'attendait Daphné Bürki à la tête d'une émission médias sur Canal+...
Même pas moi ! Selon des études de Canal+, l'abonné et le téléspectateur voulaient retrouver une émission médias le week-end comme à l'époque de "+ Clair". La direction des programmes m'en a parlé, ça me bottait grave car j'étais une grande fan des samedis de la chaîne à l'époque avec "+ Clair", "En aparté"... J'ai tout de suite dit oui et ayant été animatrice et chroniqueuse, j'ai l'impression de savoir à peu près ce que vivent mes invités. J'ai recruté mon équipe le jour où j'ai perdu mon bouchon muqueux, donc c'était vraiment avant d'accoucher ! (rires)
Vous êtes une journaliste punk, plus habituée aux chroniques un peu dingues qu'aux coulisses médiatiques, cette nouvelle matière vous intéresse ?
J'ai toujours parlé de la même manière, abordé mon job de la même façon. C'est peut-être assez pratique d'avoir quelqu'un d'honnête pour parler médias. J'ai cette naïveté de ne pas me gêner pour poser des questions. Après, je ne pousse rien, je propose des sujets, comme celui sur les haters, ce n'est pas par hasard...
Vous avez été visée par les haters ?
Bien sûr, quand tu fais "Le Grand Journal", c'est inévitable. J'ai lu au début puis après j'ai coupé, c'est pour cette raison que j'ai quitté Twitter à partir d'octobre. C'est toujours bizarre, quand tu ne prends pas de parti de ouf, ou juste parce que tu as serré la main de Justin Timberlake que tout d'un coup on te menace de mort. Et comme j'ai, de l'autre côté, une vie privée très importante, ce n'était pas la même de m'embrumer avec tout ça. La méchanceté gratuite est un concept qui m'échappe tout court, sur Twitter ou ailleurs.
Vous avez réveillé votre compte Twitter depuis la rentrée ! Les haters se sont calmés ?
Oui ! Je regarde un peu, mais pas trop. Il y eu des retours positifs sur "Le Tube". Mais quand tu fais "Le Grand Journal", tu ne peux pas te mettre à regarder Twitter, il ne faut pas regarder.
Votre grain de folie dans "Le Tube", il est où ?
Si si, il est là ! Il est tranquille, j'y vais petit à petit. Mais c'est voulu de ma part, je suis très modeste sur cette émission, c'est artisanal, c'est une toute petite équipe.
Comment évacuer la langue de bois dans "Le Tube" ? On le sait, comme les politiques, les animateurs la pratiquent aussi beaucoup...
Je ne sais pas s'ils ont beaucoup de choses à cacher. Tu es à poil total à l'antenne, je l'ai ressenti au "Grand Journal". On voit tout. Ce qui m'inquiète, ce n'est pas la langue de bois, mais plutôt choper la bonne info, savoir s'ils se sentent suffisamment à l'aise pour me raconter leur projet.
On se souvient qu'à l'époque de "TV+", Fogiel allait parfois au clash. Vous êtes prête à le provoquer aussi ?
C'était souvent un bras de fer. Mais je suis plutôt du genre à prendre par la main. Tu n'as pas besoin de forcer les gens pour les pousser dans leurs retranchements ! S'ils se sentent à l'aise, ils iront tout seuls.
Il y a beaucoup d'émissions médias, de sites médias, comment "Le Tube" peut se différencier ?
On est ultra-connectés, je suis étonnée du nombre de gens qui consultent puremedias.com et d'autres sites... C'est ouf ! Mais on essaye de prendre le contre-pied, de prendre le temps de raconter des histoires. Je ne vais pas relayer le mercato, le buzz du jour... ce n'est pas notre domaine.
Vous avez fait le choix, il y a un peu plus d'un an, de revenir sur Canal, après une année sur France 5. Comment avez-vous vécu cette année, qu'on a dite difficile pour vous ?
J'ai tellement aimé cette case du soir que j'avais envie de voir comme ça se passait et se fabriquait. Tout le monde pense à cette case. Cette place n'était pas mon rêve et ne l'est toujours pas mais je suis très contente de l'avoir fait. On a écrit beaucoup de bêtises, c'est fou comme d'une minuscule étincelle, on peut raconter tout un film. Michel est venu me chercher, j'y suis allée pour Michel, pour lui ! On a fait l'année à deux, cela n'a jamais bougé. J'ai la trentaine et lui la soixantaine, donc évidemment qu'il a le droit de ne pas valider toutes mes idées. Je lui ai proposé pour la première fois de sa vie de se mettre en scène, il a accepté, il n'a jamais dit non ! Je suis arrivée à la 9e année du "Grand Journal", on a quand même fait la 3e meilleure saison, je tiens à le répéter !
Pouvez-vous dire que année au "Grand Journal" était une année heureuse ?
Mon année au "Grand Journal" était une bonne année. Qu'est ce qui est heureux dans ma vie ? D'avoir eu un enfant.
On a beaucoup décortiqué les audiences du "Grand Journal" la saison passée. Cette année, Antoine de Caunes ne fait pas beaucoup mieux, voire moins bien. Comment analyez-vous ça ?
Quand j'ai entendu le nom d'Antoine De Caunes, même si j'étais proche de la salle d'accouchement, j'ai voté les trois bras en l'air ! (rires) Je le regardais quand j'étais petite, le côté vintage, je trouve ce choix super cool. Et quand j'ai su qu'à la rédaction en chef, c'était peut-être Fabrice Pierrot, avec qui j'ai travaillé sur "C à vous", j'y suis allée avec tous mes sabots pour qu'ils aillent le chercher. Ayant participé à cette émission, je vois tous les changements qu'il y a eu. Quand on change des choses en télé, il faut laisser deux secondes que les gens s'habituent ! Il y en a certains qui ne connaissaient pas Antoine, il faut se réhabituer au format. Ils ont des équipes de ouf, je suis sûre qu'ils vont y arriver. Je suis fière d'avoir participé à la dernière saison de Michel, je trouve ça chic.
Vous étiez candidate à cette nouvelle aventure ?
Non, pas du tout. Je savais très bien que ce n'était pas sûr que Michel rempile. Et moi, mon contrat était lié à lui. A partir du moment où on s'est fait tirer dessus à Cannes, je savais que la coupe était pleine. Tu ne fais pas ce métier pour ça !
Jean-Jacques Bourdin a parlé de "ratage monumental" à propos de cette co-animation il y a peu.
Il est souvent ronchon... Il va venir au "Tube" d'ailleurs ! Qu'on n'aime pas, cela ne me dérange pas. Quoiqu'on dise des audiences, il y avait beaucoup de monde pour nous regarder ! N'oublions pas qu'on fait un métier de service, au service du téléspectateur. Si l'animateur d'à côté trouve vraiment ça à chier, OK... En attendant il y a des gens qui avaient envie de nous regarder tous les soirs, et on bossait pour eux !