Les mots ont un sens. Dans "Quelle époque !", samedi soir, une intervention de Paul de Saint-Sernin n'a pas laissé sans réaction Daphné Bürki. "Je me dis qu'une pointe de vulgarité, ça rend une phrase un peu banale très marrante. Qu'est-ce que t'en penses, enculé ?", a lâché l'humoriste, demandant l'approbation de Thierry Ardisson, invité en plateau.
L'émission a suivi son court. Plusieurs minutes plus tard, le visage de Culturebox a réagi à cette fulgurance de l'humoriste. "Tout à l'heure, je n'ai pas réagi. En fait, je ne supporte plus le mot 'enculé'. C'est une insulte homophobe et moi, je vous souhaite de vous faire enculer parce que cela peut être très chouette", a-t-elle lancé en direction de Paul de Saint-Sernin.
"Mais en fait, il faut arrêter avec ça. Moi, ça me fatigue. Je ne supporte plus d'entendre ce mot", a-t-elle taclé. L'humoriste est resté coi. "Je sais que vous ne le garderez pas au montage", a supposé Daphné Bürki aussitôt contredite par Léa Salamé. "Mais en tout cas arrêtez avec ces insultes qui n'existent pas en fait".
Christophe Dechavanne a saisi la balle au bond. "Elle peut être tellement autre chose qu'une insulte", a-t-il réagi. "On peut en trouver d'autres, il y a tellement de mots dans la langue française", a riposté Daphné Bürki, coupée net par Thierry Ardisson. "Là, tu fais régner le politiquement correct sur le plateau", lui a-t-il reprochée, rejoint sur ce point par Christophe Dechavanne. "Ce qu'il a fait, c'est une vanne", a tenté de dédramatiser Léa Salamé.
Daphné Bürki a explicité ensuite le fond de sa pensée : "Le problème, c'est que quand on amène un programme comme 'Drag Race France' en France, c'est quand même quelque part aussi pour donner quelques connaissances sur ce sujet. Ce qui est compliqué, c'est qu'il y a énormément d'homophobie en France. Une homophobie qui tue. On sait ce qui se passe pour les plus jeunes. Au collège, à l'école, ils sont sept à huit fois plus harcelés. Je dis juste que cette émission sert à vous faire marrer mais elle sert quand même à mener quelques combats", a-t-elle défendu.
"Il y a une homophobie terrible en France, on n'est pas wokes, ce n'est pas vrai ! On est homophobes en France ! Et quand j'entends le mot enculé, ça me met mal à l'aise", a-t-elle ajouté, implorant Thierry Ardisson et Christophe Dechavanne, "alliés de la cause LGBT depuis le début", à un effort de langage. "Ce sont des mots qui tuent", a-t-elle conclu.
Convaincu par le raisonnement de Daphné Bürki, Christophe Dechavanne a toutefois appelé l'animatrice à distinguer le contexte et le ton avec lequel l'expression est employée. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.